« Si la direction du PCF veut Mélenchon comme candidat, il faut qu’elle le dise »

Le député communiste André Chassaigne, candidat à l’investiture du PCF pour la présidentielle et ne supportant plus « les paroles hypocrites », a appelé mardi la direction de son parti à dire « clairement » son souhait que Jean-Luc Mélenchon (PG) soit le candidat du Front de gauche.

Interrogé par l’AFP avant le Conseil national (CN) du PCF qui se réunit vendredi et samedi sur le sujet, M. Chassaigne a déclaré : « si la direction du Parti considère que pour des raisons diverses le candidat qui conviendrait le mieux est Mélenchon, il faut qu’elle le dise avec des arguments » sur « ce qu’apporte une telle candidature » mais aussi sur ses « effets négatifs ».

« Il faut mettre cartes sur table » et « ne pas infantiliser les communistes », a-t-il fait valoir, notant un « mécontentement au sein du Parti » par ce non-dit.

« On valorise Mélenchon par des artifices » mais « ce qu’il faut c’est de la transparence et du courage politique ». « Je ne peux plus supporter les paroles hypocrites qui cherchent à valoriser un candidat sans le dire clairement », a-t-il dit.

Lors du CN, la direction PCF devrait bien proposer le nom de M. Mélenchon pour 2012 à condition qu’un accord favorable sur les législatives entre partenaires du Front de gauche soit trouvé, selon certaines sources.

Puis les communistes discuteront jusqu’au vote de la conférence nationale réunissant les délégués PCF (4-5 juin), avant la décision finale des militants communistes (16-18 juin). Le député « orthodoxe » du Rhône André Gerin (PCF) est également candidat.

Si M. Mélenchon, déjà soutenu par Gauche unitaire (composante du Front de gauche), est choisi par la conférence nationale dans un « processus démocratique » et sans « délégation monolithique des fédérations », M. Chassaigne a répété qu’il ne se présenterait pas devant les militants.

Pour le député du Puy-de-Dôme qui a parcouru plus de 40 départements en cinq mois, « les communistes ne partagent pas certaines prises de positions excessives portées par Jean-Luc Mélenchon ».

« Ce n’est pas dans notre culture qui est une culture de réflexion », a-t-il ajouté, prenant l’exemple du nucléaire : « il faut s’interroger sur le devenir du nucléaire mais on ne règle pas ça par un coup de gueule ».

(Source AFP)