ALSTOM-GE, une restructuration de grande ampleur guidée par la seule logique de rentabilité financière
Tract de la CGT General Electric
General Electric a décidé de supprimer des emplois chez les ex-salariés d’Alstom pour des raisons de pure logique financière sans aucun lien avec des problèmes de compétitivité dans les différents secteurs concernés. Le groupe met en évidence ainsi les fondements des mécanismes économiques prédominants qui se retournent contre nous, salariés. GE comme toutes les entreprises capitalistes a pour seul objectif la satisfaction des actionnaires. Tous les moyens sont bons pour y arriver, que ce soit les services bancaires, ou la production industrielle développée par des industriels - ou alors le modèle GE : gestion d’un assemblage d’éléments, industriels ou autres, en vue d’une rentabilité maximum à court terme.
Les 6464 destructions d’emplois en Europe annoncées par General Electric d’ici 2017 se traduiront par la suppression d’1 salarié sur 6. Lors du rachat au printemps 2014, notre ancien patron, avec le soutien des politiques, prétendait que le choix de General Electric permettrait d’éviter « un bain de sang social » car il n’y avait soi-disant pas de doublons. Avec 20% d’emplois supprimés en 2 ans le massacre social ne sera pas évité !
En Europe, le projet de restructuration présenté à l’IRS (instance de représentation européenne) prévoit la suppression de 6464 emplois qui se décomposent ainsi :
Avec General Electric, il n’y avait pas de doublons !
Emplois supprimés en France
Sites | Emplois supprimés |
Levallois | 434 |
Massy Power | 287 |
la Défense | 72 |
Massy Grid | 26 |
la Courneuve | 4 |
Nantes | 3 |
Aix les Bains | 1 |
Villeurbanne | 1 |
Aytré | 1 |
La Rochelle | 1 |
Emplois supprimés par pays
Pays | Emplois supprimés |
Allemagne | 1728 |
Suisse | 1306 |
Angleterre | 570 |
Espagne | 514 |
Pologne | 264 |
Italie | 249 |
Croatie | 229 |
Suède | 227 |
Estonie | 91 |
Finlande | 75 |
Norvège | 58 |
Portugal | 53 |
Roumanie | 53 |
Tchéquie | 48 |
Hongrie | 40 |
Autriche | 34 |
Turquie | 31 |
Danemark | 23 |
Pays Bas | 14 |
Slovaquie | 10 |
Irlande | 4 |
Slovénie | 4 |
Belgique | 3 |
Grèce | 3 |
Bulgarie | 1 |
Une absurdité industrielle qui n’est pas inéluctable
Le plan de restructurations touche directement les capacités industrielles que le gouvernement voulait pérenniser avec ses fameuses « 3 Co-Entreprises ». Une unité de conception de chaudière fermée à Massy ; l’ingénierie de centrale amputée de sa capacité lot électrique ; plus de 200 postes d’ingénieurs et cadres supprimés dans la réalisation de projets nucléaires à Levallois. En France comme en Europe ce sont bien les cœurs de métiers qui sont visés. Malgré les engagements pris par accord avec le gouvernement, la R&D serait directement ciblée comme à Automation & Contrôle Massy. La priorité de GE était d’obtenir une rapide rentabilité financière de l’opération en s’appuyant sur l’accès aux marchés d’Alstom Energie. Ce plan "d’économie" condamne le développement des savoir-faire liés à la base industrielle, héritée d’ALSTOM ou préexistante chez GE.
Que peut-on attendre d’une entreprise dont la seule logique est de tout faire pour atteindre une rentabilité à 16% ???
Toutes les perspectives à long terme du marché de l’énergie sont prometteuses : entre la maintenance du parc actuel et le nécessaire développement des énergies renouvelables, des marchés considérables sont promis aux industriels positionnés sur ces activités. C’est ce qui a motivé le rachat des activités énergie d’Alstom par General Electric. Cette opération a permis à GE de s’ouvrir largement le marché européen tout en éliminant un concurrent. Mais simultanément GE s’est engagé auprès de ses actionnaires à dégager 3 milliards de dollars d’économies grâce à ce deal. Pour atteindre cet objectif, GE met en œuvre les solutions qu’il connait bien : suppressions d’emplois, fermetures de sites, délocalisations, externalisations, abandon de technologies considérées comme non rentables ou trop consommatrices de cash.
Il est indispensable de reprendre en main notre avenir et d’imposer à nos dirigeants d’avoir une vision industrielle sur le long terme, tournée vers l’innovation, l’investissement et la stabilité sociale. Elle doit également être au service des usagers dont les besoins énergétiques sont énormes.
Le devenir des activités énergie en France (ex-Alstom, AREVA, EDF) mérite un débat public au moment où des choix importants vont être pris pour aborder la transition énergétique.
Présentation d’un plan stratégique ambitieux
Il est urgent d’exiger de General Electric la présentation de son plan stratégique permettant de comprendre comment l’entreprise garantit la pérennité de nos activités et de nos emplois sur le long terme. Comment il envisage de se déployer pour faire face à l’attente des marchés ? Après avoir cédé plus de 140 milliards d’actifs bancaires en 2015, GE dispose d’une capacité d’investissement inégalée. GE se veut un champion industriel moderne y compris dans les technologies digitales. Alors qu’il le prouve avec un plan d’investissement à la hauteur des enjeux. GE, 6ème capitalisation boursière mondiale (avec 283,6 Milliards de valeur) ne connait pas la crise, et reste, pour ses actionnaires une valeur sure. Il s’apprête à retourner autour de 26 Milliards à ces actionnaires pour 2016 (8 Milliards de dividendes et 18 Milliards de rachat d’actions). Combien pour l’investissement ? Combien pour les salariés ?
Préalable à la négociation
Pour faire face aux problèmes conjoncturels de charges, nous souhaitons l’ouverture de discussions au niveau du groupe GE sur la mise en place d’un plan de départ anticipé à la retraite compensé par des embauches sur l’ensemble des unités françaises.
Mais surtout, la CGT souhaite travailler avec les autres organisations syndicales sur un projet alternatif, créateur d’emplois s’appuyant sur la compétence de tous les sites pour faire face aux défis de la transition énergétique. Elle a commencé à le faire notamment en région parisienne.
Cette démarche a permis de rassembler à Levallois le 21 janvier plus de 500 salariés des deux sites les plus touchés : Massy et Levallois. La direction, face au mécontentement, accepte d’engager des discussions dans les différents business avec les organisations syndicales sur des mesures alternatives permettant d’éviter des licenciements et de décaler au 7 mars l’ouverture de la procédure sur les PSE dans les différentes entités juridiques.
Cette "concession" de la direction n’a cependant pas d’impact sur le déroulement de la procédure et l’économie qu’elle a prévu de faire sur le dos des salariés !
Un plan de préretraite applicable solidairement dans tous les sites GE France compensé par des embauches n’a de sens que s’il permet d’envisager la reprise du marché énergétique avec des capacités renforcées en France et en Europe. Sans la mobilisation large des salariés, il sera difficile d’avancer sur le maintien des activités existantes, la mise en place d’une politique de renouvèlement industriel innovante de façon à faire face à un marché énergétique en plein devenir.
La CGT propose des assemblées sur tous les sites
Soutenir un projet alternatif, ensemble c’est possible