Après la mobilisation du 5 décembre, que faire ?

, par  pam , popularité : 1%

Tout indique que la mobilisation du 5 décembre prochain sera exceptionnelle. Le nombre d’appels à la SNCF comme à la RATP, dans les services publics, dans l’enseignement, dans l’agro-alimentaire... Les efforts soutenus du gouvernement pour ouvrir des dérivatifs évitant que le front s’élargisse, tentant d’opposer les revendications en retournant la défense du droit à la retraite contre le système existant au nom d’un "système universel", montrent que le capital prend très au sérieux la bataille sociale qui s’annonce.

Mais les salariés font leur compte, et l’impact sera terrible notamment pour les générations des années 80 et suivantes qui voient dégringoler leurs retraites futures espérées, avec des baisses jusqu’à -30% renvoyant des millions de salariés aux limites du SMIC et pour beaucoup du seuil de pauvreté.

Les communistes ont dans cette bataille deux préoccupations.

D’abord réussir le 5, assurer la plus large mobilisation possible, et organiser les manifestations contre les provocations qui ne manqueront pas, celles des agitateurs professionnels et autres black-blocs, mais surtout celle de la police qui avait le 1er mai reçu l’ordre de charger le carré de tête de la manifestation. On peut prévoir que le pouvoir cherchera à décrédibiliser le mouvement social en le masquant derrière des violences médiatisées. Nous devons tout faire pour assurer l’expression résolue et maitrisée du mouvement social, permettre le déroulement groupé et solidaire des manifestations.

Mais nous devons tout de suite préparer l’après 5 décembre. Car nous savons qu’une journée de manifestation, aussi puissante soit-elle, ne suffit pas à faire plier un pouvoir capitaliste. L’expérience des mouvements contre la réforme des retraites en 2010, ou contre la loi travail en 2016 comme en 2018 sont illustratives. A l’inverse, c’est bien le blocage du pays en décembre 1995 qui a fait reculer Juppé.

Comment donc aider à ce que partout des salariés se réunissent le 6 décembre pour décider de reconduire l’action, sous toutes les formes possibles, la grève reconductible là ou un syndicat est capable de l’organiser, sous d’autres formes ailleurs ? L’essentiel est d’entrer résolument dans une action collective de longue durée, une action dans laquelle les salariés se prennent en main pour surmonter les questions qui les divisent, pour faire grandir des revendications qui unissent, mobilisent, éclairent la bataille d’idées dans la guerre médiatique qui déferlera.

Que faire donc après le 5 décembre ? Mobiliser dans la durée, unir, organiser !

C’était la discussion des communistes du réseau "faire vivre et renforcer le PCF" réuni ce 1er décembre à Vénissieux. Esquisse d’un appel aux salariés suite à cette discussion :

Que faire après le 5 décembre ? les propositions des communistes

La retraite par points, c’est de la retraite en moins

Pour des millions de salariés, la réforme des retraites Macron se traduira par une forte baisse de la retraite future. Des fonctionnaires, des enseignants, des cadres moyens se retrouveront à la retraite proche du SMIC, proche du seuil de pauvreté. Les familles populaires déjà touchées par la pauvreté y seront enfermées jusqu’à les contraindre à travailler sans fin dans la précarité.

La colère populaire grandit. Elle rejoint la colère contre la casse du système de santé, contre les inégalités. Le sentiment d’injustice est énorme dans un pays où les riches sont de plus en plus visibles et arrogants quand la pauvreté enferme de plus en plus de travailleurs et leurs familles.

Une journée de grève et de manifestation ne suffira pas !

Nous savons tous qu’une journée de manifestation ne fait pas reculer un gouvernement totalement dévoué aux plus riches. A plusieurs reprises, nous avons connu 3 millions de manifestants sans faire reculer les gouvernements de l’époque. Comment être plus nombreux plus longtemps pour gagner ?

Nous faisons face à un système organisé, dirigé par des oligarchies puissantes, qui utilise l’état, les médias, la police pour imposer ses réformes. Les communistes lui donnent son nom, le capitalisme. Pour le faire reculer, il n’y a aucun autre moyen que de s’attaquer à sa raison d’être, le profit. C’est le blocage de l’activité économique qui peut inquiéter les décideurs du MEDEF ou de Matignon. C’est pourquoi la grève est indispensable à la lutte. Car si nous perdons notre salaire dans la grève, les actionnaires perdent leur profit ! C’est donc difficile pour le salarié, mais c’est la seule chose qui fait mal au système !

Cette lutte ne peut pas durer qu’une journée. Comme en Algérie avec le Hirak, comme au Soudan, au Chili ou en Irak, il faut des semaines de manifestations pour affaiblir un pouvoir, le faire reculer pour s’adapter à un rapport de forces nouveau. Et un premier recul d’un gouvernement ne change pas le gouvernement, encore moins le système économique.

Organisez-vous dès le 6 décembre pour continuer !

Cette lutte doit donc s’organiser pour durer, et se renforcer d’étape en étape. L’expérience des gilets jaunes est instructive. Refusant au début le lien avec les syndicats, refusant toute organisation, se privant du débat politique sur le changement de société, ce mouvement s’est affaibli. Il n’a pu passer d’un mouvement de colère à un mouvement de transformation de la société. Après le 5 décembre, l’enjeu sera de s’organiser pour élargir le mouvement, unir toujours plus toutes les catégories sociales, et faire venir dans l’action de plus en plus de monde, dans de plus en plus d’entreprises.

Cette lutte doit donc aussi être tactique. Elle doit faire la différence entre les forces qui aident au mouvement et celles qui veulent le détourner, le récupérer, parler en son nom pour faire finalement accepter les réformes que le mouvement voulait dénoncer.

Certains vous diront demain, "oubliez les retraites, l’urgence c’est le climat", ou bien "oubliez les salaires, l’urgence, c’est le terrorisme", ou encore "oubliez la sécurité sociale, l’urgence c’est la défense de nos identités". Tout sera fait dans les médias et dans beaucoup d’organisations pour empêcher que la bataille des retraites et des services publics deviennent la bataille principale, celle pour laquelle notre peuple pourrait imposer sa première défaite à Macron.

La France peut rejoindre le réveil des peuples !

C’est pourquoi les communistes vous appellent partout à vous organiser. Préparez des assemblées générales dans toutes les entreprises, décidez de formes d’actions, de débats, créez ou renforcez votre syndicat. Aidez-nous à reconstruire un grand parti communiste, celui qui faisait peur au patronat, celui qui bousculait le ronron des médias et des élections.

La France peut contribuer au réveil des peuples qui se confirme partout contre les injustices du capitalisme, en Algérie, au Soudan, au Chili, en Irak, au Liban, au Brésil. Dans ces pays, les puissances occidentales avaient imposées leur domination économique, s’appuyant sur des oligarchies nationales corrompues. En Algérie ou en Irak, ces pouvoirs étaient héritiers de l’indépendance. Au Chili ou au Brésil, ils provenaient de dictatures. Et quand les peuples avaient chassé les oligarchies du pouvoir, comme au Venezuela ou en Bolivie, la puissance impérialiste organise le blocus économique, des opérations violentes de déstabilisation et des coups d’états comme en Bolivie.

Le monde bouge, et pas dans le sens de l’impérialisme dominant. Les USA sont en recul, l’Allemagne entre en crise, l’Angleterre est divisée. La France peut redevenir la France des révolutions, celle qui parle à toute la planète d’une autre société possible.

Faisons du 5 décembre la première date d’une nouvelle colère française, d’un nouveau mai 68, d’un nouveau front populaire !

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