CN du 26 novembre 2010 : intervention de Corinne Bécourt (Aisne)

, par  Corinne Bécourt , popularité : 93%

Dans un premier temps, je tiens à alerter le CN sur la tentative de mainmise du pouvoir sur les bourses du travail. C’est le cas en particulier dans notre ville de Saint-Quentin dont le maire n’est autre que le ministre Xavier Bertrand. Engageons-nous entièrement avec les syndicats (la CGT à Saint-Quentin) pour défendre cet acquis d’un siècle de lutte ouvrière !

Avec le choix du Front de gauche, toute notre discussion est captée par les élections et les présidentielles en particulier, alors que nous venons de vivre une mobilisation exceptionnelle pour défendre les retraites.

Les spectres des collectifs antilibéraux et de la gauche plurielle réapparaissent.

Au 35ème congrès, non statutaire, sans que les communistes puissent se prononcer sur un texte amendable, la direction nationale a imposé le principe de candidatures communes pour 2012. Ce choix est lourd de conséquences aujourd’hui.

Les communistes n’ont jamais décidé que le Front de gauche devait supplanter notre Parti. Pourtant, même au cœur du mouvement, il n’y a pratiquement pas eu d’expression PCF en propre mais seulement des expressions, peu satisfaisante, estampillée « Front de gauche » avec notre logo noyé.

La méthode du coup de force, du fait accompli se confirme pour imposer le Front de gauche. On nous dit aujourd’hui que le CN du 7 janvier va adopter un texte que la rencontre nationale des animateurs de sections, le 8 janvier, n’aura plus qu’à entériner sans avoir pu en discuter dans le Parti.

De même, il est convenu avec Mélenchon de choisir le candidat « au printemps » au plus tard. Le congrès du PCF n’aura plus qu’à entériner, là aussi.

Membre du CN, je ne peux pas l’accepter.

A mesure que la démarche du Front de gauche se traduit dans la réalité, les illusions tombent sur l’indépendance vis-à-vis de la social-démocratie. Aller trouver des groupuscules qui n’existent pas pour faire « unitaire », ça n’a pas de sens. Les menaces sur l’avenir du Parti se précisent. Les projets de « mutation/métamorphose » que les communistes ont rejetés reviennent par la fenêtre. Le décalage est complet par rapport à ce que nous vivons sur le terrain.

Les camarades se sont investis à fond dans la lutte pour les retraites. Nous avons fait l’expérience, au-delà même de notre propre attente, de combien les salariés attendent de nous des propositions, une perspective de rupture. Ils sont venus aussi vers nous, vers leurs collègues communistes, vers les cellules, la section à la recherche d’organisation de leur lutte.

Donc plutôt qu’un « projet partagé » pour justifier le Front de gauche et sa candidature présidentielle, je pense qu’il est nécessaire d’actualiser, de clarifier un programme communiste.

Après, il sera temps de le partager ! Le PG, lui, a rédigé son projet !

Nous ne partons pas de rien ! Le PCF a des fondements, une histoire, une grande histoire. Samedi 11 décembre, nous organisons un rencontre-débat pour le 90ème anniversaire du Congrès de Tours.

La rupture avec la social-démocratie, la collaboration de classe, est toujours d’actualité.

La constitution d’un parti de type nouveau, ancré dans le monde du travail, est toujours d’actualité.

A ceux qui disent que PCF traine des « boulets » [Cohen-Seat ici], je réponds que le PCF est plus moderne que jamais face au capitalisme.

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