Cap 2022 : L’Huma ne choisit pas à gauche...
Le candidat des communistes n’est pas le candidat de "leur" journal ?
La rentrée politique sera marquée par la préparation des présidentielles et les universités d’été sont l’occasion de manoeuvres diverses à droite et à gauche. Ces "universités d’été" se sont banalisées depuis quelques années, mais on sent bien qu’elles n’ont d’université que le nom, et qu’il s’agit plutôt de tentatives médiatiques de faire entendre la parole de dirigeants pour peser sur la rentrée et donc cette année, pour accélérer le positionnement de chaque force en perspective des présidentielles.
On le sait, les sondages placent la gauche très bas, 20% disent certains. Comprendre cette fracture entre la gauche et les électeurs, et notamment les électeurs populaires, devrait être la priorité des forces politiques espérant battre la droite.
Malheureusement, c’est l’électoralisme et les envies des présidentiables supposés qui dominent. Il parait qu’Anne Hidalgo est "mise en orbite"... Le pôle écologiste organise un casting. Le candidat FI, qui s’est désigné tout seul, alerte avec réalisme sur le risque de l’abstention populaire, mais l’électoralisme le conduit à se concentrer sur les convergences avec les écologistes, dont la faiblesse dans les milieux populaires est pourtant criante...
Bref, rien de neuf à gauche ? Si justement ! La nouveauté de 2022, une candidature communiste décidée depuis des mois par plus de 30.000 militants, un candidat qui a parcouru les plages françaises cet été et qui présentera son livre à l’université d’été des communistes après avoir participé à la traditionnelle "journée de détente d’action" des communistes du nord à Saint-Malo les Bains.
Ce lien entre l’action et la perspective politique est au coeur de la décision d’une candidature communiste, justement pour tenter de sortir de cette fracture politique avec les milieux populaires qui marque aussi fortement le parti communiste.
Médiatiquement, c’est toujours un défi pour les communistes de "passer à la télé". Fabien Roussel a réussi à obtenir un certain espace, mais tout se bouscule à cette rentrée et bien entendu, les universités du MEDEF, de la droite, du PS ou des écologistes auront les faveurs des télés...
Heureusement, les communistes ont un journal... pardon, avaient un journal !
Quelle ligne éditoriale poursuit l’Humanité dans ce contexte ?
C’est clair. L’Humanité met tout le monde sur le même plan et parle d’abord aux électeurs de gauche qui hésitent entre Jadot, Piole, Hidalgo ou Mélenchon...
A gauche, Fabien Roussel le répète souvent, le problème ce ne sont pas les 5 candidats déclarés ou presque, mais bien les 20% que lui donnent les sondages. C’’est à dire que la priorité devrait être de parler à ceux qui ne veulent voter ni Jadot, ni Piole, ni Hidalgo, ni Mélenchon, ceux qui ne votent pas ou ne votent que par colère ou dépit...
Cette reconquête du vote populaire pour les communistes à un besoin urgent d’un journal. Il est triste de constater que ce n’est pas l’Huma...