38ème congrès PCF
Changer vraiment pour que vive le PCF !
Au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la consultation des communistes, voilà que les tensions s’attisent.
Si cela avait pour conséquences de tirer le débat vers le haut, personne n’aurait à s’en plaindre. Mais malheureusement, voilà qu’il nous faudrait accepter de nous vautrer dans le caniveau. C’est une situation inacceptable et indigne de ce que doit être un Parti tel que le nôtre.
Visiblement, le projet de base commune « Pour un manifeste du Parti Communiste du 21ème siècle » soulève chez les partisans des trois autres textes, une certaine fébrilité qui au final les unit, à savoir, battre à n’importe quel prix une démarche qui revendique la nécessité d’un bilan qui ne saurait se limiter à la dernière séquence électorale de 2017. Pourtant, comment ne pas avoir la volonté de s’interroger sur les raisons qui nous ont fait perdre tant de voix aux élections depuis tant d’années et surtout perdre tant d’adhérents ? Demander cela relèverait de la pratique des coupeurs de têtes ! Nous ne cessons de nous affaiblir, mais cela ne serait que la faute des autres, nous n’aurions rien à reprocher à nos choix stratégiques, sinon qu’ils auraient été mal ou pas assez portés par les adhérents, les militants.
Un Conseil National se réunit à 91 membres sur 168, par 49 voix il adopte un projet de base commune et voilà qu’il serait surprenant qu’un tel texte ne soulève pas l’enthousiasme ? Par contre un tel absentéisme, une adoption à si peu de voix n’interrogerait pas. Et si des Camarades sont contraints d’user du droit statutaire à produire un texte alternatif, les voilà estampillés en tendance. Que la direction sortante ne se soit pas efforcée à rédiger un projet susceptible de rassembler le plus largement possible les communistes, pour éviter la production de tels textes, cela ne questionne pas ?
Qu’un texte reçoive le soutien de plus d’une vingtaine de Secrétaire Fédéraux, d’autant de parlementaires, d’élus et anciens élus, de trente-huit membres du Conseil National, d’anciens dirigeants du Parti… n’aurait pour justification que la recherche de places, de prise de pouvoir pour on ne sait quelle satisfaction d’égos surdéveloppés ? Exit l’exigence d’une volonté partagée, de femmes et d’hommes revendiquant et assumant leurs différences, leurs désaccords sur certains points et pas les moindres, comme la question de l’Europe, pour ne prendre que cet exemple. Point d’œcuménisme dans leur soif d’unité, mais bien l’exigence de donner un avenir à un Parti Communiste retrouvant sa force et ses couleurs, pour débattre et décider ensemble des choix à venir, pour définir des positions et des objectifs clairs, lisibles et portés par tous, car débattus honnêtement et tranchés démocratiquement. Nous sommes bien loin d’un fonctionnement fractionnel !
Oui, le projet de base commune « Pour un manifeste du Parti Communiste du 21ème siècle » a pour vocation d’être majoritaire et d’ouvrir une perspective de véritable bilan et de débats sans tabou, dans le respect de chacun et dans la ferme volonté de rassembler toutes celles et ceux qui plus que jamais restent convaincu de la nécessité d’un Parti Communiste révolutionnaire, marxiste, léniniste, qui forcément critique ne jette pas le bébé avec l’eau sale du bain.
Un autre texte expose cette dernière exigence, peut-être le fait-il trop en excluant la nécessité du rassemblement des communistes, qui est pourtant un objectif révolutionnaire et un passage obligé pour faire changer les choses au sein du PCF. Attention à celles et ceux qui porteront leur choix sur ce dernier et qui à leur corps défendant, pourrait ainsi renforcer ceux qui prône un illusoire changement dans la continuité.
Pour que les choses changent vraiment au cœur du PCF, aucune voix ne doit manquer au projet de base commune « Pour un manifeste du Parti Communiste du 21ème siècle ».
Jean-Pierre Meyer
Secrétaire de la Section Ouest Var