Comme un air de printemps...
Les communistes décident ensemble de leur candidature aux présidentielles !
Lors de la manifestation lyonnaise du 5 février dernier pour l’urgence sociale et une autre utilisation des richesses, j’avais commencé un article sous ce titre "comme un air de printemps", suite à une discussion sur le niveau de mobilisation de cette journée intersyndicale. L’article était resté en projet, mais la discussion reste actuelle... Bien entendu, le mouvement social est bien trop faible pour espérer faire reculer Macron ! Mais dans le contexte de crise sanitaire et de son impact social, rassembler plusieurs milliers de manifestants était une promesse, la promesse d’un mouvement social plus large, plus déterminé, plus uni... capable d’inverser le rapport de forces entre le monde du travail et les représentants économiques et politiques du capitalisme...
Je reprends ce titre car la réussite de la conférence nationale des communistes est aussi une promesse ! Elle est déjà un évènement avec 1000 délégués réunis dans 136 locaux de fédérations ou de sections dans toute la France dans le respect des règles sanitaires. Mais elle permet de prolonger la discussion essentielle sur les conditions et les possibilités de faire bouger le rapport des forces pour les luttes sociales.
Car pour tenir cette promesse des luttes, le débat politique est indispensable ! Les difficultés du mouvement social à s’élargir pour gagner ne sont pas que des questions de syndicalistes ou d’associations. Certes, il y a un débat social sur les conditions de l’unité et de la mobilisation populaire. Mais les luttes sociales buttent d’abord sur l’histoire politique de la gauche qui a affirmé représenté les intérêts populaires, a affirmé qu’elle allait "changer la vie" et même encore en 2012 qu’elle allait "affronter la finance"... Or, cette gauche au pouvoir a systématiquement battu les records de privatisation, de dérèglementation, de désindustrialisation et de reculs des services publics. Comment le peuple peut-il avoir confiance dans les luttes s’il pense que le capitalisme est indestructible ?
C’est la question clé des prochaines élections présidentielles, et les communistes en discutent depuis des mois. Leur conférence nationale tenue ces 10 et 11 avril a fait un pas important vers une candidature communiste en 2022 qui serait la surprise, la seule nouveauté de cette élection que le système veut jouer comme une redite de 2017, avec le piège d’un repoussoir RN au service de Macron ou de la droite !
Les débats de la conférence ont été riches et ont conforté les choix du 38ème congrès qui avait conduit à un changement d’orientation et un changement de secrétaire national. Après presque 20 ans d’absence dans l’élection fondatrice de la 5eme république, les communistes créent les conditions d’une candidature pour sortir du piège de cette présidentialisation et tirer les leçons des échecs successifs de la gauche
Les résultats sur la proposition d’une candidature communiste sont clairs !
– En faveur (option 1) : 609 (66,41%)
– En défaveur (option 2) : 270 (29,44%)
– abstention : 38 (4,14%)
Des amendements proposant de rendre cette candidature "optionnelle" ont été largement rejetés, et le mandat politique proposé sur la stratégie de 2022 a été adopté par 78,63% des voix. La mobilisation avec 917 votants malgré les conditions sanitaires est significativement plus forte que les 672 votants de 2012 ou les 500 de 2017.
Et logiquement, la conférence nationale a désigné Fabien Roussel comme candidat avec 73,57 % des voix ! Les militants communistes peuvent conforter ce choix lors de la consultation nationale des 8 et 9 mai prochain.
Dans un débat difficile sur leur histoire et les choix successifs d’effacement aux élections présidentielles, les communistes réussissent à changer en renforçant leur unité. C’est clairement un succès pour Fabien Roussel et son équipe, pour tous les communistes qui, sur ce site et ailleurs, agissent pour faire vivre le PCF.