Loi El Khomri : rejet populaire massif et forte mobilisation militante
Comment aller plus loin ?
tract diffusé dans la manifestation du 14 juin (7000 exemplaires à Paris)
Le mouvement social et l’issue politique...
Bravo à tous les militants qui font la force de ce mouvement social. En Janvier, Holande surfait sur l’état d’urgence face au terrorisme, Le Pen jouait l’anti-système pour 2017... Patatras, les grèves et les manifestations ont tout bousculé, Valls est furieux, le FN ne sait plus comment se faire entendre entre son soutien aux patrons et son discours anti-système...
Le mouvement a-t-il la force de faire reculer ce gouvernement ? Aux travailleurs de décider sur leur lieu de travail avec leur syndicat. Mais personne ne peut penser que ce gouvernement peut tomber, il faut beaucoup plus, et il faut inventer une issue politique progressiste.
Mais 3 mois de luttes ont déja changé la France ! Et la violence des médias contre la CGT révéle qui s’oppose réellement au système, une grande claque pour le FN. Bravo donc !
Deux questions discutées par les communistes
– Comment élargir et tenir, unir toutes les couches sociales, pérenniser l’effort d’organisation ?
– Quelles leçons tirer de décennies d’union de la gauche sur les conditions politique d’une rupture réelle avec le capitalisme ?
Comment élargir et tenir, unir toutes les couches sociales, pérenniser l’effort d’organisation ?
Notre seule force, c’est notre nombre et notre unité. Comment les renforcer ?
Personne ne croit au dialogue avec ce gouvernement. Pour le faire reculer, il faut encore faire grandir le mouvement populaire ; transformer du soutien tacite en participation active. Un chantier immense après des décennies de "dialogue social" illusoire. Loin de se diluer, le mouvement se consolide mais n’a pas encore la force de tout bousculer. Il faut continuer à unir, organiser, faire progresser la mobilisation en conscience et en solidarité. Cela demande du temps...
« Parfois, les ouvriers triomphent ; mais c’est un triomphe éphémère. Le résultat véritable de leurs luttes est moins le succès immédiat que l’union grandissante des travailleurs » Karl Marx
Le gouvernement utilise la violence...
Tous les gouvernements ont toujours utilisé le cycle provocation/répression pour diviser un mouvement social, l’isoler, le priver du soutien populaire. Ils ont toujours pu compter sur des "casseurs", le plus souvent infiltrés par la police, pour pourrir une manifestation, donner aux médias de quoi présenter un mouvement irresponsable, dangereux, faire peur,. Il est urgent de nous organiser pour résister aux provocations, tenir des manifestations fortes de leur nombre et de leur unité !
Le gouvernement utilise les divisions...
Les divisions syndicales sont aussi l’expression de divisions plus profondes dans le peuple. Entre précaires et statutaires, entre couches sociales, entre banlieues et centres urbains, entre rural et urbains, entre régions, origines... Les contradictions et tensions que créent la concurrence dans le peuple sont le vrai défi à relever. Comment dire à ceux qui pensent n’avoir aucun droit que le droit du travail est fait pour les défendre eux-aussi ?
« Les individus ne constituent une classe que pour autant qu’ils ont à soutenir une lutte commune contre une autre classe ; pour le reste, ils s’affrontent en ennemis dans la concurrence. » Karl Marx
Blocage ? Gréve générale ? Places occupées ? Les formes d’actions possibles sont nombreuses, mais aucun slogan n’a jamais créé l’unité et la solidarité. C’est un travail qui ne progresse que sur le terrain, dans les contacts humains entre collègues, entre voisins. Aucun "truc" médiatique ! Une action n’est utile que si elle gêne les oligarchies économiques et si elle aide à élargir la mobilisation, à créer de l’unité. Elle peut être minoritaire dans sa forme si elle crée un souten majoritaire dans le peuple. C’est le seul critère de décision !
Quelle alternative politique progressiste à l’union de la gauche ?
Faire grandir le mouvement jusqu’au retrait, et même seulement mettre le gouvernement sur le recul, c’est mettre en cause ce pouvoir ! Pour faire quoi ? Certains cherchent une solution dans les présidentielles de 2017. Primaires citoyennes, France insoumise, a chacun sa formule électorale...
Mais l’élection présidentielle est au cœur du système de domination de la grande bourgeoisie. Périodiquement, elle met en concurrence les élites autour d’une alternative entre deux “présidentiables” qui portent les intérêts dominants, et construit le discours qui imposera les intérêts du capital aux couches sociales victimes pourtant majoritaires. L’utilisation du FN comme exutoire aux colères populaires et repoussoir au deuxième tour arrive à son comble en 2017, et l’expérience grecque de Siryza nous montre la violence du diktat capitaliste qu’impose l’U.E. !
Une stratégie électorale n’a donc de sens qu’au service d’une stratégie de rassemblement populaire, de mobilisation et d’action dans l’entreprise, la rue, le quartier. Une élection est avant tout une bataille politique pour renforcer les forces progressistes en conscience, en action, en organisation.
Son premier résultat est l’appui à cette “puissance du peuple en action”, seul chemin de toute transformation sociale.
Pour tourner la longue page de l’union de la gauche se terminant dans l’impasse Hollande, il faut un rassemblement populaire dont la fonction première n’est pas électorale, mais d’abord d’éducation populaire pour un peuple uni, conscient et organisé. C’est la faiblesse intrinsèque du Front de Gauche, l’impasse de la France insoumise... !
La leçon de l’histoire de l’union de la gauche est la sous-estimation du piège des institutions, des logiques électorales et médiatiques. Waldeck Rochet dès 1965 décidant du soutien à François Mitterrand, ou Georges Marchais en 1972 invitant les communistes à valider le programme commun, avaient mis l’accent sur les risques et l’importance du mouvement populaire pour imposer le respect des engagements ! La vie a tranché. Les communistes se sont retrouvés en arrière-plan, critiques, mais suiveurs du PS. Les difficultés de plusieurs pays d’Amérique latine engagés dans une voie socialiste sont aussi révélatrices.
La leçon est importante. Le rassemblement populaire ne doit jamais être mis au service d’une logique électorale ! Mais aucun rassemblement ne se construit spontanément. Il a besoin d’une organisation qui construise l’unité dans les contradictions, les freins qui surgissent dans tout processus de transformation politique. Le lien est alors essentiel entre un parti communiste de combat organisé et populaire et un « Front Populaire » renouvelé faisant vivre de bas en haut une démocratie citoyenne dans une république sociale.
Le parti sans rassemblement est impuissant, le rassemblement sans parti est inconscient.
Un seul chemin, un rassemblement populaire conscient et organisé pour l’unité du peuple !
Un outil à reconstruire... un grand parti communiste, organisé pour l’action, ancré dans le monde du travail, indépendant de toutes les institutions, porteur d’un vrai changement de société !