Conseil national des 28 et 29 mai : intervention de Marie-Christine Burricand
Je suis un peu étonnée par le ton du débat et je voudrais tout d’abord dire un mot sur les élections régionales.
C’est une élection difficile avec un risque fort d’abstention, d’autant que la crise sanitaire, sociale et démocratique pèse très lourd. Il faut aussi dire que l’enjeu des régionales est difficile à percevoir pour les populations encore plus depuis les grandes régions qui ont été faites pour éloigner le peuple du pouvoir politique. Mais ces difficultés ne sont pas nouvelles, elles existaient déjà en 2015 ; la campagne avait été marquée par les attentats terroristes et au soir du premier tour, le sort des candidats communistes étaient joués dans plusieurs régions. L’heure n’est pas à écrire les scénarios catastrophes mais à se battre méthodiquement autant que politiquement pour gagner des voix alors que plus d’électeurs vont se poser la question de leur vote dans les trois semaines qui restent.
Concernant la sécurité, j’apprécie positivement les interventions de Fabien Roussel . S’il y a un "mea culpa " à faire, alors faisons le sur les 20 dernières années, car si nous avions été autant au "top"que certains viennent de le dire ici, Marine Le Pen ne serait pas où elle en est. Fabien Roussel a affronté courageusement cette question, mettant à mal l’idée que la droite et l’extrême droite seraient plus à même de l’entendre et de la régler , il a eu raison. L’exigence de vivre en sécurité est très forte dans les quartiers populaires qui se sentent abandonnés par l’Etat et les services publics.J’interroge les camarades : comment font-ils dans leur ville surtout quand nous les dirigeons ?
Cette question a été omniprésente pendant les municipales, des habitants reconnaissant l’action positive de la ville dans bien des domaines mais restant très en colère du fait des trafics, tirs de mortiers, dégradations graves du cadre de vie collectif.... Les points de deal explosent dans toute l’agglomération lyonnaise et installent une économie mafieuse sur les quartiers. Trois jeunes ont été tués en un an et ces meurtres sont liés au trafic. Dans le logement social, les familles qui demandent légitiment à être protégés et à déménager parce qu’ils ne se sentent plus en sécurité, sont plus nombreuses.
Il n’est pas tabou de demander l’augmentation du nombre de policiers, qui a été fortement diminué par Sarkozy surtout la police de proximité, des policiers formés pour agir prés des habitants. Sinon, c’est la porte ouverte aux polices privées, les maires transformés en "shérif" auxiliaires des préfets, c’est la fin su service public national de la police, une situation extrêmement dangereuse pour la démocratie et l’égalité territoriale. Et cela ne s’oppose pas à l’indépendance de la justice, la prévention, la réinsertion.
J’ajoute que cette séquence sur la sécurité ne résume pas l’activité de notre secrétaire national et candidat, il aborde régulièrement la défense de l’industrie et de l’emploi, de la santé et du pouvoir d’achat sur l’ensemble du territoire. A nous de porter la cohérence de toute cette activité !