Contribution au congrès du PCF de Juin 2016...
Une contribution de Nicole Séméria, Maine et Loire
La dynamique du Front Populaire a été fracassée par la seconde guerre mondiale. 30 glorieuses s’en sont suivies ; le programme du CNR a été mis en place. En 1971, les USA cassaient le système de Bretton Wood qui établissait une parité entre le dollar et l’or livrant le monde aux marchés financiers.
Peu après, en 1973, loi française interdisant de créer de la monnaie pour financer la dette ou les investissements de l’état. L’article 123 du Traité de Lisbonne interdit à la BCE de prêter directement aux états, ce qui les oblige à recourir aux banques privées et amplifie la spéculation. En 1991 (Traité de Maastricht), l’euro doit être appliqué entre des pays qui divergent sur le plan économique.
L’Union européenne applique une « dictature molle » (c’est-à-dire non sanglante), le libéral-fascisme…
Malgré la campagne médiatique généralisée, honteuse, pour le vote « oui » au référendum, c’est le « non » qui l’a emporté à 54,68 %. De nombreuses personnes dans la population se sont réunies, ont étudié les textes, et c’est en toute connaissance de cause qu’elles se sont opposées à ce Traité Constitutionnel Européen. Le Parti Communiste Français a été très actif pour le rejeter.
Nous critiquons sans cesse la politique du gouvernement et les décisions de l’Union Européenne. Mais nous entérinons néanmoins, le passage en force du Traité de Lisbonne, nous acceptons que l’expression populaire de 2005 soit bafouée.
C’est une des raisons qui nous exclut de la confiance de la population. Notre premier devoir, en tant que communistes, défenseurs des classes populaires, est de faire respecter leur vote.
Nous devons proposer un nouveau référendum comportant deux questions. :
Oui ou non souhaitons-nous rester dans l’Union Européenne.
Oui ou non voulons-nous que notre pays continue de reconnaître l’euro comme monnaie unique.
De nombreux économistes et des intellectuels de compétences variées, préconisent cette sortie de l’Euro et de l’UE. C’est possible, c’est déjà réfléchi, c’est écrit. Si la sortie n’est qu’une condition nécessaire, elle n’est pas suffisante, elle doit s’assortir de mesures révolutionnaires (nationaliser des banques, compagnies d’assurance, recréer les services publics en voie de disparition, etc…).
Notre parti doit ajouter à son programme la proposition d’un référendum qui redonnera du poids à la souveraineté populaire.
Le gouvernement dit « socialiste » mène une politique très à droite aussi bien sur le plan intérieur que dans sa politique internationale. Le PCF en fait une critique acérée, à chaque nouveau coin placé dans le tissu social et économique, mais évidemment sans pouvoir arrêter cette destruction systématique.
Les élections présidentielles se profilent avec le risque de voir un candidat du FN face à un candidat de droite, ou un candidat FN face à un candidat dit « socialiste ».
La toute récente proposition de « front républicain de gauche », sous forme de « primaires », ouverte à toutes les forces politiques de gauche en désaccord avec la politique du gouvernement, ne nous permet pas de prédire ce qui en résultera.
D’ores et déjà il faut faire savoir à la population que, quelle que soit la configuration du 2ème tour, le PCF n’appellera pas à porter ses voix sur un candidat socialiste quel qu’il soit, même au nom de la lutte « contre la droite et l’extrême droite ».
Si cette annonce est faite dès le mois de Juin, à l’issue du congrès, les militants auront plusieurs mois pour expliquer à la population une position plus claire, plus crédible, de notre parti, s’opposant nettement, et justement par les urnes à la politique menée dans le pays.
Notre parti a besoin d’une ligne claire, compréhensible par les adhérents qui l’ont quitté, ceux qui ont perdu l’enthousiasme pour militer, les sympathisants qui ne votent plus et la population qui est en attente d’autres propositions politiques, plus fermes, plus courageuses, plus compréhensibles et plus fiables.