« Excusez-moi de vous parler des classes, de la lutte des classes »
« Excusez-moi de vous parler des classes, de la lutte des classes »
Pierre Laurent, France Inter, le 22 novembre 2018 - 8h30
Cette phrase, c’est le secrétaire du PCF qui l’a prononcée ce matin.
Imagine-t-on cette phrase prononcée par Georges Marchais ?
Cette phrase explique à elle seule ou presque la dérive des dirigeants du parti communiste.
Honte de parler classes et lutte de classes ?
Il est vrai qu’il y a longtemps qu’il n’en avait pas parlé !
Il est grand temps pour Pierre Laurent de quitter ce poste.
C’est ce départ qu’il est venu annoncer ce matin. Il a renoncé à la direction « collégiale à deux » mais, dit-il, il continuera de jouer un rôle dans le parti communiste.
J’espère que le "Manifeste pour un parti communiste du 21ème siècle", avec tous ses amendements remettra le parti communiste sur les rails « de la lutte de classes », qu’il fera le bilan sans concessions de ces dérives qui ont affaibli le parti des travailleurs.
Si nous réussissons à recréer le parti communiste du 21ème siècle, nous, nous parlerons (sans nous excuser) de la classe ouvrière et de la lutte des classes.
Dans cette perspective, nous devrons relancer l’éducation populaire dans les quartiers. Une éducation populaire en complément de celle de l’école publique et laïque. Une éducation populaire pour contrer celle des mosquées salafistes et de leurs "prêcheurs de haine".
Cette 2ème école permettra aux jeunes d’analyser par exemple, la lutte des gilets jaunes. Ces gilets jaunes qui refusent les syndicats.
Vu à la télévision. Un cheminot dans sa voiture, vitre baissée. « Vous ne nous avez pas soutenu pour défendre la SNCF ? Alors, moi, je ne vous soutiens pas »... Il faudra bien réunir les gilets jaunes et… les gilets rouges ?
Cette manifestation des gilets jaunes, c’est bien « le fascinant témoignage du divorce entre les gagnants et les perdants de la mondialisation » (excellent article d’Ambroise Racourt publié sur "Faire vivre le PCF").
Elle illustre, en effet, la justesse d’analyse de Christophe Guilluy (cf. ma critique du livre « NO society, la fin de la classe moyenne » parue le 3 novembre sur "Faire vivre le PCF".
Il faudra bien que nous réussissions à refaire l’unité de la classe ouvrière et que nous agissions, avec elle, pour rassembler la classe ouvrière et la classe moyenne !
Mireille Popelin