Hommage à notre camarade Míkis Theodorákis (1925-2021)

, par  Fabienne Lefebvre , popularité : 44%

C’est avec une profonde émotion que les communistes français ont appris le décès du grand compositeur grec Míkis Theodorákis à l’âge de 96 ans.

Ses compositions, inspirées de poèmes grecs et internationaux, ont fait entrer les grands poètes dans chaque maison populaire grecque. Sa musique, universelle, n’a eu de cesse d’exprimer les souffrances et les luttes des humbles, le besoin de justice sociale et de paix pour gagner un monde meilleur. Elle a d’ailleurs inspiré le mouvement contre la junte militaire de 1967-1974 en Grèce.

Infatigable combattant, son engagement démarre dans les années 40, comme résistant, il a alors 17 ans, lorsqu’il rejoint la lutte de libération nationale, puis le Parti Communiste de Grèce (KKE) contre l’occupation italienne et allemande. En décembre 44, après la défaite de la bataille d’Athènes, il est arrêté en tant qu’artiste communiste, exilé dans les camps d’isolement sur les îles grecques et affreusement torturé. Il est de nouveau arrêté, emprisonné et exilé en 1967, alors qu’il se bat pour la régénération culturelle et contre la dictature des colonels.

Il se confronte aux urnes en 1978 sous les couleurs du Parti communiste de Grèce où il sera candidat au poste de Maire à Athènes, puis sera élu député à plusieurs reprises. Il dira de son engagement : « qu’il avait vécu les plus importants et grands moments de sa vie sous le drapeau du KKE ».

Militant de la paix, antifasciste et anti-impérialiste, il reçoit en mai 1983, le prix international de la paix Lénine, en reconnaissance de l’ensemble de son œuvre artistique et sociale, notamment pour sa lutte contre les agressions impérialistes, en Palestine, à Chypre, en Turquie, dans les Balkans, au Moyen-Orient et à Cuba. Puis, en juin 1983, il est élu vice-président du Conseil mondial de la paix (WPC), lors de la 12ième assemblée du Conseil mondial de la paix tenue à Prague.

Peu avant son décès, il adresse une lettre au Secrétaire général du Parti communiste de Grèce (KKE), déclarant qu’il voulait « quitter ce monde, en tant que communiste ».

Ce monde…e t notamment celles et ceux qui n’ont que leur travail pour vivre sont aujourd’hui orphelins, mais ses combats antifascistes et anti-impérialistes, son engagement communiste, lui survivront à travers nos combats pour un monde en totale rupture avec le capitalisme.

Soyons dignes de ce qu’il nous a transmis, écoutons-le et chantons-le haut et fort jusqu’à la victoire ! En se rappelant, comme l’a écrit le grand poète Yánnis Rítsos : « Qu’il a apporté de la poésie à la table du peuple, à côté de son verre et de son pain ».

À ses proches, au peuple grec et à nos camarades du KKE, nous présentons nos plus sincères condoléances.

Paris, le 3 septembre 2021
Fabienne LEFEBVRE
Membre du CEN du PCF

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