Conseil National des 2 et 3 juin 2018
Il faut réécrire ce texte !

, par  Paul Barbazange , popularité : 90%

Le parti à une très large majorité demande un congrès réellement extraordinaire... Les échecs électoraux du PCF, la disparition du Front de gauche et maintenant les immenses difficultés à intervenir par un apport spécifique de communistes comme force essentielle des luttes exigent ce caractère extraordinaire.

En dépit de novations dans la forme, d’une écriture à ce stade plus concise et de timides débuts de réflexions, le texte qui nous est proposé à cette heure n’a pas le caractère stratégique "extraordinaire" espéré. Il n’est donc pas en capacité de rassembler les communistes dans leurs diversités et parfois la confrontation de leurs analyses.

Il doit donc être réécrit sous peine d’une floraison de textes dits "alternatifs" par lesquels chacun essaiera d’exprimer ses positions. Floraison risquant fort de conduire à l’immobilisme. C’est à la direction, à nous même, mais essentiellement à l’exécutif et aux commissions de préparation du congrès élues, de mener au bout cette démarche de rassemblement.

Il faut, au sortir du congrès, une bien meilleure réaffirmation du caractère de classe de notre organisation, de sa raison d’être, des ruptures à mettre en œuvre par rapport à un passé récent mais aussi une période plus longue. C’est en cela que le parti exige un bilan infiniment plus complet, plus ferme, ce point est essentiel.

Sur certaines questions faisant entre nous débat et pour lesquelles nous savons que nous ne tomberons pas d’accord d’ici novembre, car les maturations sont insuffisantes, nous devons trouver un système permettant à chacun de retrouver l’expression sans ambiguïtés de son analyse, permettant à chacun de choisir, sans pour cela être obligé de se retrouver dans un texte vécu par d’autres comme d’opposition. La diversité doit enfin apparaître comme un moyen du rassemblement. Si "fenêtres" il y a, elles devront correspondre à toutes les grandes questions en débat.

C’est donc bien la direction et elle seule qui porte la responsabilité de la poursuite d’une situation qui nous rend inaudibles, atomisés en structures locales.

Attention, il y a d’autres questions que celles qu’a souligné Guillaume dans son introduction et qui conduisent à des "fenêtres" à travailler. L’Europe, sa réalité, son devenir ; le caractère de classe de la politique du PCF avec le rôle de l’ensemble du salariat et de la classe ouvrière en tant que telle, ; il y a l’internationalisme et nos rapports à reconstruire avec les partis communistes dans leur diversité, ils ont une place à part aux côtés de la multitude d’organisations progressistes.

Quel parti de classe, avec des réseaux et l’appel à diverses technologies modernes certes, mais d’abord avec des groupes, des cellules, des sections populaires, démocratiques dans leur fonctionnement dans les quartiers, les localités et surtout les entreprises.

Les questions d’organisation sont dramatiquement éludées dans la troisième partie du texte soumis au CN. Je terminerai cette intervention par un rappel de la position que je défends depuis que je siège dans le CN : à nous, au 38ème congrès, de redonner dans le parti leur place charnière aux plus exploités dans leurs combats vitaux contre l’exploitation, à nous de redonner au PCF son rôle de "tribun du peuple".

Il faut donc des fenêtres permettant de choisir, mais il faut surtout un bilan, des orientations stratégiques en rupture pour l’utilité du parti communiste de ce siècle.

Paul Barbazange, section de Béziers, le samedi 2 juin 2018

Commentaire : Après ce CN chacun va disposer du projet de base commune écrit par la direction, voté à une faible majorité (relative) du CN. Les "fenêtres" retenues sont bien loin de correspondre aux nécessités. Un camarade qui a pourtant voté pour ce texte, les qualifiait de "poubelles à amendements". Aux communistes de s’emparer de cette situation ! Et de la modifier en profondeur.

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