Conseil national du 7 février 2009
Intervention d’Alain De Poilly
Fédération du Val-de-Marne, Fontenay-sous-Bois
Dans le rapport on nous parle de front progressiste européen, de Front de gauche.
Or tout laisse à penser que ce n’est pas un front que nous allons constituer, mais un tête-à-tête avec le Parti de Gauche de Mélenchon et les antilibéraux, ce qui est totalement différent.
En effet, tous les partis de gauche s’apprêtent à présenter leur propre liste, comme aux élections présidentielles.
Or il semble que l’on nous propose le même scénario qu’aux présidentielles. Le parti communiste ne présenterait pas de liste sous son nom, mais sous le nom, soit d’un pseudo front de gauche ou soit sous le nom du parti de la gauche européenne (PGE).
Je pense qu’il serait paradoxal, alors que notre congrès vient de réaffirmer l’utilité du PCF, qu’à la première élection nationale, notre parti ne présente pas de candidats sur des listes intitulées PCF.
Je pense qu’il faut tirer la leçon des présidentielles et des listes aux contours mal définis, mais surtout je pense qu’il faut respecter la volonté des adhérents. Ne leur proposons pas au niveau européen ce qu’ils ont refusé au niveau national, c’est à dire l’effacement du parti communiste au profit d’une force de gauche.
Le rapport nous affirme que cette stratégie a été validée lors du congrès, je ne le pense pas, sinon on nous demanderait dans ce rapport de réfléchir sur l’intitulé de la liste.
On parle également dans ce rapport de consulter les communistes sur les candidatures présentées par le parti, mais pas sur l’intitulé de la liste. Comme pour les présidentielles !
Or, je pense que ce qui intéresse les communistes ce n’est pas de ratifier des listes de candidats, mais de se prononcer sur une orientation politique, donc sur l’intitulé de la liste, pour laquelle ils vont voter - ou ne pas voter. Ils veulent choisir entre une liste PCF ouverte permettant d’allier identité et unité et une liste de gauche aux contours mal définis.
Vouloir voter pour une liste PCF, ce n’est pas vouloir se replier sur soi-même, ce n’est pas refuser l’union, c’est tout simplement vouloir affirmer son identité politique, comme vont le faire tous les partis de gauche aux européennes et notamment le NPA auquel nous laissons un boulevard en nous effaçant.
Alain De Poilly