Conseil national du 15 janvier 2010
Intervention de Claude Fainzang
Fédération de Paris, 19ème ardt.
Cela se révèle clairement avant ces élections : le Front de gauche, c’est laisser le Parti de Gauche, des transfuges de divers partis, de multiples petits groupes insignifiants et récemment créés, plumer la volaille communiste, région par région.
Et tout ça pour aller avec le PS au 2ème tour et cautionner sa politique dans les exécutifs régionaux !
On refait le même coup que dans les années 70, où à force de crier « unité, unité », on a largement contribué à renforcer le Parti Socialiste de l’époque, même à le créer là où il n’existait pas, à faire monter Mitterrand… Mais aujourd’hui, ce n’est pas une erreur, c’est un choix.
La stratégie du Front de gauche continue la « métamorphose » du parti, pourtant rejetée par les communistes à notre dernier congrès. Le Front de gauche est destiné à diluer et à supplanter progressivement le PCF, son organisation et ses positions historiques, son nom même. Il le remplace par une formation électoraliste vaguement de « gauche », vaguement « radicale », en fait entièrement inscrite dans la gauche d’accompagnement du système.
Avant même les élections, nous sommes déjà assurés de perdre la moitié de nos élus.
Et qu’on ne nous explique pas que ce que représente le PCF serait un repoussoir ! Souvenez-vous des récentes cantonales de 2008 : 8,82 % des suffrages exprimés alors que nous présentions des candidats dans seulement 1245 cantons sur les 1918 renouvelables ! Les candidats PCF ont réuni 1 166 000 voix sur la moitié du pays, alors que Marie-Georges Buffet en avait réuni 707 000 sur tout le pays en 2007 dans la suite des « collectifs antilibéraux ».
Dans les luttes, aussi et surtout, l’attente d’une perspective est forte à l’égard du parti. Pendant la campagne, invitons les communistes à s’investir sur ce qui devrait fonder le vote communiste. Dans le domaine des régions, par exemple contre la marchandisation des transports ou la réforme des lycées. Concernant les questions d’alternative nationale, contribuons au rapport de force pour défendre les retraites, les services publics, pour combattre la désindustrialisation, pour faire reculer tout de suite le pouvoir.
Claude Fainzang