La défense des principes de la construction socialiste, du pouvoir ouvrier, de la socialisation des moyens de production et de la planification centrale est une question cruciale Extraits du discours de GiorgosMarinos, membre du Bureau politique du Comité central du KKE, à Berlin (20/11/21)

, par  communistes , popularité : 1%

L’analyse de nos camarades grecs confirme l’actualité du débat sur le socialisme. Elle donne des arguments directs pour faire du socialisme la manière la plus claire de parler de notre projet d’une autre société, qui combatte radicalement le capitalisme et lui enlève vraiment tout pouvoir sur l’état, ce que notre camarade Jean-Claude Delaunay résume dans le titre de son livre "rompre avec le capitalisme, construire le socialisme".

Nos camarades grecs considèrent que la Chine n’a pas rompu avec le capitalisme, et que le "socialisme de marché à la chinoise" n’est pas un socialisme.

Les arguments sur la Chine donnés dans ce texte ne semblent pas tenir compte de l’évolution des salaires, des droits sociaux et fait de la sortie de la pauvreté une question secondaire. Ils ne tiennent pas compte non plus des nombreux exemples de limitations des pouvoirs des milliardaires chinois qui semble confirmer qu’ils ne dirigent pas l’état. Mais le débat entre communistes dot s’approfondir dans le monde entier sur les expériences du socialisme, passées et actuelles, sur ce que veut dire "rompre avec le capitalisme", en reconnaissant qu’une part de marché est nécessaire dans le socialisme, ce que les communistes grecs reconnaissent en évoquant la NEP de Lénine.

C’est un enjeu essentiel de favoriser les rencontres internationales de communistes malgré les divergences, pour améliorer les connaissances réciproques et retisser des liens de confiance que l’histoire a fragilisés.

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GiorgosMarinos, dans son discours lors d’un événement de l’Organisation du Parti d’Europe centrale du KKE, a souligné, entre autres :

Nous honorons les 103 ans du KKE qui a été fondé ces jours-là dans la ville ouvrière du Pirée. Nous honorons les luttes du parti ouvrier qui est présent, sans relâche, dans toutes les périodes historiques en conflit avec les exploiteurs et leurs représentants politiques.

Le KKE a joué un rôle de premier plan dans toutes les luttes de notre peuple, a écrit des pages héroïques pendant la résistance contre l’occupant fasciste, était en première ligne dans la guerre civile, dans la dure lutte de classe de l’Armée démocratique grecque, contre la junte militaire et dans les années plus tard jusqu’à aujourd’hui.

Nous honorons tous ceux qui n’ont pas courbé la tête dans la lutte des classes, les milliers de militants, hommes et femmes, qui ont sacrifié leur jeunesse et leur vie dans les luttes populaires, dans les prisons et les exilés, qui ont été condamné au peloton d’exécution.

Fort de cette précieuse expérience, le KKE poursuit son chemin, avec des forces nouvelles, équipé d’une stratégie révolutionnaire pour le développement de la lutte anti-monopole, anticapitaliste, pour le renversement du système d’exploitation capitaliste, pour le socialisme-communisme. (...)

(...) Au fil du temps, toutes les manières de gérer le capitalismeont été tentées, les politiques restrictives ou expansionnistes,ainsi que diverses combinaisons. Les gouvernements bourgeois, soit libéraux, sociaux-démocrates ou alliés, alternent, mais le dénominateur commun est le soutien multiforme du grand capital, son financement de plusieurs milliards d’euros, la législation qui intensifie l’exploitation de la classe ouvrière, l’écrasement des couches moyennes par les monopoles.

Dans la pratique, il a été démontré qu’il n’y a jamais eu et qu’il n’y aura jamais de développement capitaliste pour tous, exploiteurs et exploités, il n’y a pas de capitalisme juste.

Partout, la conclusion indiscutable suivante est étayée, soulignantla culpabilité du capitalisme : alors que le développement de la science et de la technologie permet aux travailleurs de vivre mieux, l’écart entre la richesse et la pauvreté,entre le capital et le travail se creuse. Les nouvelles générations sont obligées de vivre pire que leurs parents.

Le capitalisme est un obstacle au développement social, il est le coupable des problèmes des travailleurs, des guerres impérialistes et cette grande vérité montre le sens de la lutte pour le renversement, pour l’abolition de l’exploitation, pour le socialisme qui est la réponse pour le 21e siècle.

Le socialisme s’identifie au progrès social parce qu’au lieu du critère du profit de quelques-uns vient la satisfaction des besoins de la majorité. Le pouvoir passe entre les mains de la classe ouvrière et s’exerce avec la participation du peuple qui prend une part active à la prise et à la mise en œuvrede décisions, au contrôle de tous les maillons du pouvoir.

Le grand avantage du socialisme, le vraiment nouveau, c’est la propriété sociale des moyens de production, de la richesse produite par les ouvriers. Sur ce terrain, la planification centrale peut fixer et atteindre des objectifs sociaux scientifiquement définis dans la production agricole et industrielle, dans les services sociaux.

C’est la force motrice qui garantitpour tous le droit de travailler, qui permet de renforcer tous les droits, sur la base des exigences du 21e siècle, de jeter les bases pour construire des relations mutuellement bénéfiques, pour que les peuples vivent en paix.

Nous défendons les conquêtes du socialisme en Union soviétique, en République démocratique allemande et dans les autres États du socialisme. Nous ne sommes pas intimidés par l’examen critique de la construction socialiste au XXe siècle, des erreurs et des omissions, des déviations opportunistes qui ont alimenté la contre-révolution et son renversement.

Nous tirons desenseignements ! L’examen des causes de la contre-révolution a donné de la force au KKE, l’a aidé à enrichir ses positions sur le socialisme qui sera construit sur le terrain des nouvelles possibilités de la science et de la technologie.

Ces questions concernent le mouvement communiste, il y a une lutte et le débat doit être ouvert encore plus pour faire face aux problèmes idéologico-politiques et se reconstruire sur une base révolutionnaire, pour entrer en conflit de manière décisive avec la bourgeoisie, ses gouvernements et ses partis, avec la social-démocratie et l’opportunisme, avec les unions impérialistes.

Une question cruciale est la défense des principes de la construction socialiste, du pouvoir ouvrier, de la socialisation des moyens de production et de la planification centrale. Sans cesprincipes, on aura une caricature du socialisme, le capitalisme est maintenu, le critère du profit est maintenu, le pouvoir ouvrier reste une marchandise.

Le mouvement communiste est appelé à surmonter de nombreux piègesqui obscurcissent le socialisme scientifique et ses principes.

Nous le notons à la lumière du débat sur la Chine et des attentes croissantes d’un socialisme dit « à la chinoise ». Nous nous en tenons aux faits réels.

En Chine, les relations de production capitalistes prévalaient il y a de nombreuses années, des monopoles ont été créés, le 60 % ou plus du PIB est généré par les grandes entreprises, des billions de dollars sont exportés, des capitaux vers d’autres pays, et la pénétration est accélérée par la « nouvelle route de la soie ». L’exploitation du travail à l’intérieur du pays et dans les pays où le capital est investi est renforcée. Il y a environ 1 000 milliardaires en Chine qui pourraient être membres du parti et de sa direction, l’Assemblée nationale.

Il n’y a donc aucune base de comparaison avec la NPE dans la Russie postrévolutionnaire du début des années 1920, qui a fait les premiers pas pour établir des bases socialistes et a été contrainte de faire des concessions temporaires pour que le pouvoir ouvrier survive afin de gagner du temps dans le conflit avec la bourgeoisie et la contre-révolution, pour contre-attaquer.

Le Parti communiste chinois parle de « prospérité universelle », maisceux qui prospèrent sont les monopoles et ses profits.

La classe ouvrière en tant que classe exploitée vit avec des bas salaires et desfaibles retraites, sans services de santé etd’éducationgratuits,avec du chômage,le niveau de droits sociauxest faible.

Le fait que la pauvreté absolue en Chine, estimée à quelques dollars par jour, ait été réduite ne prouve pas que le socialisme se construit. La question clé est de savoir pourquoi il y a une pauvreté de masse pour le peuple et une grande richesse pour le grand capital.

La Chine a un produit intérieur brut (PIB) d’environ 14,4 billion de dollars en 2019, est en concurrence avec les États-Unis pour la première place dans le système capitaliste, l’élément moteur étant sa bourgeoisie et ses profits, a un niveau élevé de forces productives,alors quela position sur un « pays en développement » ne tient pas.

Le socialisme avec des monopoles, avec des capitalistes et de l’exploitation n’a jamais existé, n’existe pas et n’existera jamais. Les relations d’exploitation seront reproduites et les positions sur la construction d’un pays socialiste moderne et fort au cours de ladeuxième centaine d’années, comme le prétend le Parti communiste chinois,seront réfutées.

La propriété sociale des moyens de production et l’économie de marché sont des concepts opposés et cela n’est pas comblé par la soi-disant « économie de marché socialiste », une idéologie qui produit la confusion et crée des illusions.

Si le mouvement communiste accepte le capitalisme comme étant le socialisme, la crise s’aggravera et le chemin de la reconstruction deviendra encore plus difficile.

La classe ouvrière ne peut se ranger sous la bannière d’aucun centre capitaliste, elle ne choisit pas des monopoles en fonction de leur origine. Ellelutte globalement contre leur caractère exploiteur.

En Grèce, il y a quelques jours, les travailleurs du monopole Cosco dans le port du Pirée ont pleuré la mort d’un travailleur en raison de l’intensification du travail et du manque de mesures de protection de leur sécurité et leur vie. Ils ont immédiatement organisé une grève de 7 jours et revendiqué leurs demandes.

Les employeursont utilisé un mécanisme pour briser la grève, ont eu recours aux tribunaux civils pour déclarer la grève illégale, mais les travailleurs ont continué et sont sortis vainqueurs, le monopole a été contraint de répondre à leurs revendications fondamentales et la lutte continue.

(...) Le KKE fait une large ouverture politique et appelle la classe ouvrière, les agriculteurs pauvres et les travailleurs indépendants, les scientifiques, les jeunes hommes et femmes, les femmes d’origine populaire, tous ceux qui se battent pour leurs droits, et se préoccupent des évolutions, de le rejoindre dans la lutte quotidienne, pour les salaires et les retraites, la santé et l’éducation, tous les problèmes populaires, d’intensifier la lutte pour l’abolition des lois antipopulaires. Pour intensifier les luttes contre l’implication du pays dans les plans impérialistes des États-Unis, de l’OTAN et de l’UE.

Dans cette lutte, le regroupement du mouvement ouvrier, l’alliance sociale qui donneront de la force à l’organisation de la contre-attaque populaire, à la formulation des conditions pour le renversement du pouvoir du capital, le socialisme, la solution vraiment progressiste, pour l’abolition de l’exploitation, le désengagement de l’UE et de l’OTAN, pour le bien-être du peuple.

Le KKE joue un rôle de premier plan dans la lutte des classes et a un plan pour aujourd’hui et pour demain, un programme révolutionnaire moderne, qui éclaire la sortie des luttes d’aujourd’hui pour tous les problèmes ouvriers-populaires, les conditions pour y apporter des solutions.

L’histoire a montré que seul le peuple peut sauver le peuple lorsqu’il s’engage résolument sur la voie du renversement pour qu’il prenne lui-mêmele pouvoir.

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