38ème congrès PCF
La question centrale de notre 38ème congrès...
Contribution de Jean Jacques Karman Aubervilliers 93
La question centrale de notre 38ème congrès est bien celle du "communisme aujourd’hui" comme le souligne Olivier Dartigolles dans sa proposition piège de réécriture de la base commune choisie démocratiquement par les communistes.
Je le cite :
« Lorsque nous avons abandonné ce qui était au centre de notre conception du socialisme et du communisme, la dictature du prolétariat, nous avons estimé que "la démocratie, la liberté, c’est désormais le terrain essentiel de la lutte des classes". Je ne sais pas s’il faut reprendre mot pour mot cette formulation du 22e Congrès de 1976, mais il me semble que nous gagnerions à donner, dès le début du texte, une importance primordiale à cette question ».
Au risque de passer pour un passéiste : Le problème ou plutôt la solution, c’est que nous ne donnons pas la même réponse à cette question centrale et d’avenir. Olivier Dartigolles continue à utiliser une lecture passéiste réformiste-stalinienne d’une des bases les plus importantes et d’actualité du marxisme, comme la résolution du 22ème congrès en 1976 l’avait traitée, pour justifier un tournant réformiste. De là découle beaucoup d’erreurs comme la participation à un gouvernement social-démocrate, particulièrement comme en 1997, ou le rangement au musée de l’histoire des questions de la "révolution sociale" et du "socialisme"… Ou encore le virage de la Mutation réformiste au nom du modernisme...
Pourtant pour Karl Marx la réponse est très claire :
« la lutte des classes mène nécessairement à la dictature du prolétariat, que cette dictature elle-même ne représente qu’une transition vers l’abolition de toutes les classes et vers une société sans classes que l’on nomme Communisme »
Avec la lecture réformiste-stalinienne, la dictature du prolétariat est scandaleusement synonyme de dictature pure voir fasciste. Et l’impasse stalinienne est confondue avec le vrai visage du communisme marxiste.
Et pourtant Karl Marx lui-même puis Rosa Luxembourg ont démontré que la dictature du prolétariat n’était pas l’opposé de la démocratie et de la liberté, comme l’écrit Olivier Dartigolles, mais bien le contraire, la plus grande liberté et la plus grande démocratie pour le peuple.
Karl Marx lui-même précisera, pour en souligner le contenu, que cette période est « la dictature démocratique et temporaire du prolétariat ». Et Rosa Luxemburg comprenant les risques de cette confusion possible précisera et développera en pleine période révolutionnaire, la définition marxiste de la dictature du prolétariat. La question n’est pas « démocratie ou dictature », mais bien « démocratie bourgeoise ou démocratie prolétarienne ». Les sociaux-démocrates allemands, il y a juste 100 ans (le 15 janvier prochain), refusant la révolution sociale et donc la dictature du prolétariat, assassinent Rosa Luxemburg au nom de la défense de la démocratie bourgeoise. L’histoire de l’Europe, voire du monde en fut détourné !
De cette question centrale : sommes-nous en dictature de la bourgeoisie ? Découle toute la stratégie d’un Parti Communiste. Parti réformiste ou Parti révolutionnaire ? Le Marxisme vivant c’est surtout cela, même si certain mots doivent être traduits !