Le 8 mars est la journée de la lutte pour le droit des femmes... Samedi 12 mars – 15 h 30 MJC du Vieux-Lyon Place Saint-Jean

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Le 8 mars est la journée de la lutte pour le droit des femmes et non de "La femme" qui, comme le disait Lacan avec provocation, "La femme" n’existe pas.

Gilbert

Samedi 12 mars – 15 h 30 MJC du Vieux-Lyon Place Saint-Jean

Journée internationale des droits des femmes

Hommage à Charlotte Delbo (1913 – 1985)

avec des lectures de ses écrits par un collectif

Issue d’un milieu populaire d’immigrés italiens, titulaire d’un diplôme de sténographie et largement autodidacte, elle devient la secrétaire de Louis Jouvet au théâtre de l’Athénée et gardera, sa vie durant, son admiration pour le "patron" et son amour pour le théâtre. Militante au sein des Jeunesses communistes, elle entre dans la Résistance (réseau Politzer) aux côtés de son mari, Georges Dudach. Ce dernier est arrêté et fusillé en mai 1942. Quelques mois plus tard, Charlotte est déportée à Auschwitz–Birkenau, dans le convoi du 24 janvier 1943, parmi 230 femmes. Cette "expérience" des camps, elle la jette sur le papier dès son retour, mais attend vingt ans avant de publier "Aucun de nous ne reviendra". Témoignage ? Sursaut de survie d’une morte vivante ? Hymne à la sororité ? Les trois à la fois, sans doute. Œuvre littéraire en tout cas, comme d’autres textes poétiques ou pièces de théâtre qui suivront, Charlotte Delbo cherchant toujours, par le biais de la littérature, à retrouver la beauté dans l’humanité… malgré tout.

Lors d’entretiens successifs avec François Bott, Madeleine Chapsal, Claude Prévost, elle déclare :

« Je sais que, lorsque j’ai voulu donner à voir Auschwitz, j’ai été prise de peur… Et quand j’ai surmonté ma peur, pour me mettre à écrire, le langage qui m’est venu tout naturellement a été celui de la poésie… »

« Chacun témoigne avec ses armes… Je considère le langage de la poésie comme le plus efficace – car il ramène le lecteur au secret de lui-même – et le plus dangereux pour les ennemis qu’il combat… »

« Je n’écris pas pour écrire. Je me sers de la littérature comme d’une arme car la menace m’apparaît trop grande. »

« Je crois que les mots ont une force qui permet de toucher les gens au cœur. »

En marge de cette œuvre et de sa vie professionnelle auprès de Jouvet, puis à l’ONU ou au CNRS, Charlotte Delbo continue de soutenir toutes les causes qui lui semblent justes : elle dénonce les guerres coloniales, en Indochine puis en Algérie, et s’investit dans les luttes contre toutes les formes de fascisme (en Espagne, au Portugal, en Grèce, au Chili, en Argentine…), faisant toujours preuve d’une grande indépendance d’esprit.

Son œuvre et sa vie restent, hélas, bien méconnues en France. L’Improbable veut réparer cette injustice en saluant Charlotte Delbo : une femme debout… malgré tout.

Laure Persod

Voir en ligne : Sur storify.com

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