Nous devons relever le défi d’un parti communiste fort, puissant et influent
Base commune alternative « Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF »
Notre congrès doit être l’occasion de regarder dans le rétroviseur sur la stratégie du PCF au regard de la situation que vivent nos concitoyens au quotidien et des résistances nécessaires au capitalisme. Est-elle adaptée à la construction d’un large rassemblement populaire pour porter un véritable projet de société capable de répondre à l’urgence sociale ?
Un regard lucide doit être porté sur ce qui a conduit à l’affaiblissement du Parti. Ce bilan n’a jamais été fait, tant sur notre histoire, sur le communisme municipal et sur l’apport de nos villes aux populations. Pourtant nous devons bien commencer par là. Il n’y a d’ailleurs pas eu, non plus, d’analyse par rapport aux nombreuses villes que nous avons perdues.
La stratégie électorale de ces dernières années conduit à une impasse. Être à la remorque du PS nous condamne à disparaître. Pour les élections municipales 2014, les villes à direction communiste ont été la cible de tous nos adversaires, du PS, de la droite et de l’extrême droite, parce qu’elles sont des terres de résistances et de solidarités que le capitalisme ne supporte pas. A Vénissieux, le mot d’ordre de la droite, de l’extrême droite et du PS était le même « 80 ans de communisme ça suffit ». Nous avons rassemblé les forces progressistes locales et mené la bataille électorale sur les acquis de notre ville, contre l’austérité et autour d’un projet ambitieux pour les Vénissians. C’est ce qui nous a permis de gagner largement l’élection. Nous nous sommes toujours opposés à la création des méga-métropoles, qui sont mises en concurrence entre-elles. A l’instar de Grand Lyon Métropole, ces métropoles éloignent les citoyens des centres de décisions. Elles ont pour objectif la dissolution des communes et des élus. On le voit bien à la métropole lyonnaise où la technocratie prend le dessus sur les élus du peuple. Les techniciens organisent des réunions avec des maires ou des élus des communes sans élus métropolitains. C’est notre conception même de la commune, comme 1er maillon républicain, qui est remis en cause, tout comme le rôle des élus, et la relation avec les citoyens qui s’en trouve fragilisée.
Nous ne pouvons plus nous accommoder de cette société qui broie les hommes, brise les solidarités, et détruit nos vies. Pourtant, nationalement, le PCF n’apparaît plus comme une alternative au capitalisme. Seul un véritable projet ouvrant des perspectives d’avenir permettrait de rassembler tous ceux qui luttent, tous ceux qui résistent aux politiques destructrices du capitalisme.
Nous devons relever le défi d’un parti communiste fort, puissant et influent. C’est en portant un projet ambitieux, en étant visible que nous insufflerons un nouveau souffle à la vie politique. C’est en étant en phase avec la société, en portant un projet et en rassemblant, au cœur des luttes, des mouvements populaires que nous redeviendrons un parti populaire de combat.
Ce texte alternatif proposé au Congrès a la volonté de porter à la discussion et à l’échange toutes les grandes questions que se posent les communistes.
Le PCF, en tant que parti d’émancipation, d’action et de rassemblement a un rôle déterminant à jouer, dans le contexte actuel, tant dans le débat idéologique que sur les combats à porter. C’est ensemble que nous y parviendrons sur une base claire, précise, sans tabou en rassemblant largement tous les communistes.
Michèle PICARD
Maire de Vénissieux
Conseillère métropolitaine
