Revue Unir les communistes nr 7-8
Ouvrons dans le peuple le chantier du communisme, il y a urgence ! Compte-rendu des rencontres communistes de Vénissieux du 30 avril 2016

, par  Marie-Christine Burricand , popularité : 92%

Intervention de Marie-Christine Burricand, membre du conseil national du PCF.

La section de Vénissieux est très heureuse d’accueillir pour ce dernier débat Danièle Bleitrach, Jean Salem, Rémi Herrera, Georges Gastaud après ce matin Charles Hoareau.
Ce n’est pas une formule de politesse et je voudrais insister sur le caractère réjouissant de cette rencontre, sans trop prendre de temps car je suis certaine que nos intervenants vont être passionnants !

A la fin des années quatre-vingt-dix, nous nous sommes tous engagés de manière diverse certes, mais pour une même raison : le refus de l’effacement du PCF, du renoncement au communisme, le refus d’effacer 1920.

1920, la création du PCF dans la foulée de la révolution soviétique, porte trois idées essentielles :
 l’émergence d’une force révolutionnaire qui s’identifie et se différencie du courant réformiste avec la création des partis communistes.
 La nécessité absolue pour les révolutionnaires de s’organiser et c’est la création du PCF.
 La confirmation que la révolution est possible.

Effacer 1920, comme le fait le PCF aujourd’hui, c’est ramener la classe ouvrière un siècle en arrière.

Cette exposition sur le « Manifeste du Parti Communiste », la section de Vénissieux l’a produit en 2000, au moment du congrès de Martigues. Déjà, nous faisions du communisme la question centrale. Au Congrès de Martigues le PCF s’enfonçait dans le renoncement à son histoire et à son rôle historique, ouvrant la porte à sa possible disparition. Tout cela se concrétisait déjà en Italie.

Nous avons dû affronter ceux qui, dans nos propres rangs, ont conclu de la chute du Mur de Berlin que la révolution, le socialisme, le communisme, la fin de l’exploitation, l’abolition du vieux système capitaliste, tout cela était dépassé, une douce utopie à laquelle il fallait renoncer. Enterré le communisme !

Pour ceux là, il fallait mieux voguer vers d’autres voies plutôt que de tirer les leçons de cette extraordinaire expérience pour que les révolutionnaires puissent continuer à avancer.

Ceux là ont finalement été entraînés dans la logique de ce premier mouvement jusqu’au fond du renoncement.

Renoncement au marxisme-léninisme et au marxisme tout court, c’est à dire à une pensée dialectique et matérialiste permettant de dépasser les apparences et de penser le monde, renoncement à la transformation révolutionnaire, l’enfermement dans une vision complètement réduite à l’institutionnel et au moment électoral... jusqu’à cette tentation d’en finir avec le PCF pour recréer comme avant 1920 une grande ou petite force réformiste.

Le communisme est devenu un tabou, le socialisme un interdit ! Le PCF l’a remplacé par diverses formules, dont le développement humain durable que j’appellerai le DHD.
Est ce qu’il faut nationaliser les moyens de production, abolir l’exploitation pour le DHD, quel est le mode de production pour le DHD ?

Quand le PCF parle du communisme aujourd’hui, il le réduit à une vision « chrétienne », la mise en commun et le partage. Mais pour partager, il faut reprendre à ceux qui s’accaparent et qui peut penser que cela se ferait sans affrontement ? Finalement, cet idéalisme qui efface les rapports de classe et le combat va finir par nous conduire à dire que Jésus était le premier des communistes !

Tout cela s’affiche dans le discours du secrétaire national qui nous explique que le problème, ce sont les 1 % de possédants, les 99 % restants étant les nôtres. Mais qui sont ces 99 % ? La bourgeoisie se limite-t-elle à 1 % ? Comment alors comprendre ce qui se passe au Brésil, au Venezuela ? Comment comprendre ce qui a conduit une partie de la France à collaborer, que l’Algérie Française a eu ses soutiens dans les milieux populaires, sans compter Sarkozy en 2007 ? Comment comprendre qu’en toutes circonstances, les possédants ont associé de larges parts de la population à leurs intérêts ?

Heureusement il y a des raisons d’espérer. L’esprit de combat revient, même avec un président de la république "socialiste" ! Sur les places et dans les manifs, dans les entreprises, les quartiers, la population ne se résigne pas à ce que le capitalisme soit la fin de l’histoire avec son cortège de vies brisées, pauvreté, chômage, guerres et terrorisme.

La voie électorale, l’union de la gauche... tout cela n’a pas permis de faire tomber le mur du capital. Si le peuple en est revenu, l’issue ne se dessine pas pour autant, avec tous les risques que cela comporte.

La transformation révolutionnaire dans un pays développé reste à construire aujourd’hui. Les dirigeants du PCF n’y pensent même pas.

Mais nous y pensons et pouvons poser en grand la question dans le peuple, premier pas pour avancer. Ouvrons le chantier, et nous sommes certains que le débat d’aujourd’hui peut nous y aider !

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