Conseil National des 2 et 3 juin 2018
Parlons franchement !
François Jacquart (Membre du C.N. Fédé 07) disait ce matin de façon bien mesurée et modérée : « depuis quelques temps, nous avons manqué de franchise entre nous ». Et bien parlons franchement.
Ce projet de base commune ne remplit pas les conditions nécessaires à un support devant nourrir réflexions et débats pour un Congrès déclaré extraordinaire.
Le fait de proposer des « fenêtres » peut-il faire changer mon point de vue ? S’il s’agit de tenter d’insérer ainsi des résumés tronqués, édulcorés, d’éventuels textes alternatifs, ma réponse est non. Ouvrir des fenêtres pourrait assainir les débats, mais les ouvrir pour ne pas mettre en évidence les désaccords ne servira qu’à faire du courant d’air !
L’acharnement à vouloir éviter à tout prix le nécessaire bilan sur les deux décennies écoulées, hypothèque sérieusement la perspective d’orientation et de stratégie nouvelles. Si l’on ne met pas au clair les erreurs, les fautes accomplies, comment ne pas les renouveler ? Ce refus signifie : on continue !
Or, les mêmes causes produiront les mêmes effets. Y a-t-il vraiment une volonté de répondre à l’exigence d’un congrès extraordinaire et d’un rassemblement le plus large des communistes ? Je ne le crois pas et le texte proposé n’est pas fait pour le permettre. L’exercice habituel et fastidieux des amendements, chacun le sait, ne le changera pas fondamentalement. Il faut donc le réécrire ou il sera forcément à l’origine de textes alternatifs.
Oui, l’existence de textes alternatifs est un échec, celui d’une direction sortante incapable ou refusant de produire une base commune susceptible de rassembler une très large majorité de communistes.
Si d’aventure la raison ne l’emporte pas et que le recours statutaire à texte alternatif s’impose, que chacun tire bien les leçons des congrès précédents. Pour que les choses changent, les insatisfaits, celles et ceux qui revendiquent un PCF autonome, pleinement révolutionnaire, marxiste, ne doivent pas s’éparpiller. Si texte alternatif il doit y avoir, qu’il n’y en ait qu’un, c’est la condition pour que les lignes bougent et changent vraiment.