Intervention non prononcée destinée à la première journée du 36ème congrès
Pauvreté, exploitation, marxisme Fonds destinés à l’aide alimentaire, salaire minimum, pauvreté...

, par  Paul Barbazange , popularité : 90%

Cette intervention n’a pu être prononcée. Je ne suis certainement pas le seul ! La tribune ne m’a pas donné la parole. Connaissant le système, je m’étais pourtant inscrit dès le début du débat. J’ai bien sûr spécifié le sujet de mon intervention... Cause et effet peut être ?

Aucune intervention acceptée ne s’est concentrée sur ces questions. C’est pour cela qu’après un peu de repos, je porte à la connaissance de ceux que cela intéresse ce contenu.

Précisons que jusqu’à la fin du congrès ces questions sont "passées à l’as" dans la liaison pauvreté, exploitation, connaissances et lutte. Autre chose qu’une indignation "Humaine" certes nécessaires mais bien insuffisante et donc dangereuse tout autant pour les exploités que les communistes et leur parti.


Camarades,

Aujourd’hui, demain, le parlement européen va être amené à statuer sur le montant des fonds destinés à l’aide alimentaire. La vie quotidienne, parfois la survie de 8 millions de personnes en Europe, 4 millions en France dépendent de cette décision.

Au tout début du congrès, nos camarades CGT d’entreprises en lutte nous ont rappelés la violence de classe par laquelle ils ont été accueillis lors de leur dernière délégation à Bruxelles. Un militant y a perdu un œil.

La violence de l’Europe du capital, c’est ce qu’ils nous ont dit, c’est d’envisager froidement de supprimer, de diviser par deux peut être ce fond de solidarité. Tout comme, de plan d’austérité en plan d’austérité, ils affament méthodiquement la partie la plus exploitée de la population grecque. Demain l’Espagne et le Portugal, avant que notre tour arrive.

Dans ma ville, 25% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Femmes seules, enfants de familles monoparentales, retraités pauvres sont les plus touchés. Ce seuil est à 965 € alors que le salaire minimum se monte à peine à 1160 € nets pour 35h. Combien de salarié(e)s à temps partiel sont en dessous ? Avec leur gestion, à quand un salaire minimum rattrapé par le seuil de pauvreté ?

Pour une majorité de salariés, de retraités, l’insupportable est atteint.

Ce qui est en jeu, c’est notre connaissance de la violence quotidienne du capitalisme. Notre capacité à la dévoiler en matérialistes, à organiser en parti politique les résistances, les ripostes de classe.

Pour moi l’"Humain" communiste c’est cela. Mettre à nue la violence de classe.

La reconquête des quartiers populaires où se concentrent ces conditions d’exploitation passe d’ailleurs par là.

L’Europe est le maître de manœuvre, comme le gouvernement socialiste qui suit, TSCG en bandoulière. Hollande, Ayrault ont perdu dès juin toute crédibilité en ne relevant pas le salaire minimum aux applaudissements du MEDEF. Ils ont encore amplifié en janvier : la réévaluation c’est le minimum légal. "Circulez y a rien à voir", la sécurité de l’accumulation du capital prime. C’est seulement en étant auprès des dizaines de millions d’exploités, victimes majeures du capitalisme et de sa gestion de classe de la crise que le PCF sera "utile" pour reprendre votre adjectif. Rendons visible les invisibles, qu’il s’agisse de la vie ou des dessous théoriques.

En ce début de congrès, après le discours d’introduction, je ne me retrouve pas, donc je le souligne. Je ne pense pas que le PCF soit au niveau nécessaire sur l’immense question de la répartition immédiate des richesses, du renversement nécessaire des priorités face à la crise.

A côté de la question de l’emploi, majeure, plus peut être que l’emploi à mes yeux, c’est en s’occupant des salaires, des pensions, des revenus, en organisant les luttes que nous rassemblerons et redonnerons courage aux exploités.

Au passage l’emploi de tous ne s’en trouvera que mieux !

Ils ont, gérant loyaux du capital de droite ou de gauche, à Bruxelles comme à Paris créé cette extraordinaire catégorie du "travailleur pauvre" titulaire d’un CDD. Prenons les dispositions pour effacer cette oppression, il n’est que temps.

Nous avons un monde, un monde en rupture à construire : solidarité de classe des exploités, solidarités tout court. C’est d’analyses marxistes de ces situations d’exploitation dont nous avons besoin, les luttes nécessaires s’en suivront.

Nos choix de congrès peuvent avoir une grande importance.

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