Penser un monde nouveau ? Mettons-nous à jour sur les forces productives !
Dans le Capital livre 1, Marx fait une synthèse historique magistrale de l’évolution dialectique entre le travail concret, la nature et l’organisation des emplois, les outils, puis de la machine, la nature même des lieux de travail et les ondes de chocs qui en découlèrent pour la cité et le monde. Bien évidemment, ce processus ne s’est pas arrêté depuis Marx...
Je crois les communistes en difficultés dans leurs rapports actuels avec le monde du travail et la cité parce qu’ils n’ont plus cette attention ou pas assez, et depuis trop longtemps. J’essaie ici de définir la nature profonde de la révolution des forces productives en cours pour que les communistes reprennent le fil laissé par Marx et sa riche compréhension de la machine-outil. A quelle machine avons-nous affaire ? Que faut-il comprendre de ce qu’elle promet assez explicitement depuis les années 68...
Dans les années 60/70, le PCF admit que l’expression « classe ouvrière » fait écho à un état historique de la classe du « prolétariat ». Il n’a pas encore repris ses marques.
- Soit, l’humain serait désormais convoqué par des urgences d’une autre nature obligeant à un nouveau « mode de développement ». A ne pas confondre d’ailleurs avec « mode de production ». L’urgence convoquée systématiquement ne peut contourner en tout état de cause l’interrogation suivante : Les forces productives ne feront-elles pas partie de la solution ?
- Soit, l’internationalisme né de 1917 et de la 2ème guerre mondiale, puis de la guerre froide et des luttes de libération nationale, ferait toujours référence. Cet internationalisme "de guerre" peut-il encore contrebalancer le besoin de reprendre maille avec le travail et son monde ? Des médecins cubains sont venus en renfort en Martinique et en Guyane contre le coronavirus dans une France macronesque ! Un besoin d’internationalisme de paix et de coopérations n’émerge-t-il pas ? Proposer des solutions, moyens ou savoirs scientifiques et techniques n’en sera-t-il pas un des vecteurs ?
« Les propositions théoriques des communistes […] ne sont que l’expression générale des rapports sociaux d’une lutte des classes existantes, d’un mouvement historique qui s’opère sous nos yeux ». [Le Manifeste].
Menées ensemble et mises en perspective historique, les luttes à l’œuvre et la théorie font Lumières. Il ne s’agit pas de butiner, de soutenir, de seulement témoigner son accord, de se réduire à faire tribunes mais "d’en être", de labourer et semer.
« Le premier âge industriel asservit les hommes aux machines. Il organise la production autour des plans de l’ingénieur et les hommes doivent s’y adapter. La force physique des producteurs est l’une des ressources avec lesquelles travaille l’ingénieur. Elle est captée, travaillée et transformée dans les usines. L’analyse marxiste y voit une aliénation et cette clef de lecture structure profondément les luttes sociales de l’époque, provoquant l’apparition du mouvement ouvrier. Mais progressivement en Occident, les besoins élémentaires des consommateurs sont assouvis. Autour de la Seconde Guerre mondiale, le capitalisme de la production commence à s’essouffler. Il faut apprendre à s’occuper sérieusement du consommateur, à lui donner envie de consommer : susciter de nouveaux désirs, contrôler ces désirs. Le travail sur le désir, la transformation de l’utilisateur en consommateur deviennent la grande affaire de l’économie globale. C’est le deuxième âge des sociétés industrielles, âge indissociable du marketing de masse et de son support incontournable : les médias de masse ». C’est presque digne de Michel Clouscard [1]) mais extrait d’un texte de 2015 d’essence libérale [2].
Dans le même texte : « Le génie de Larry Page et Sergey Brin (Fondateurs de Google) fut de comprendre que l’indexation du Web avait déjà été faite par les millions de contributeurs qui avaient développé leurs pages en y insérant des liens hypertextes. Il suffisait ensuite d’être mathématicien, et de connaître les chaînes de Markov [3] pour comprendre qu’on pouvait modéliser le comportement d’un nombre indéfini d’internautes cliquant au hasard sur des liens hypertextes pour voir comment ils se distribueraient à l’issue d’un nombre infini de coups joués ». Ces lignes nous plongent dans une immense base de travail théorique déployée à partir du XIXème. Cette base théorique permit de dépasser rapidement en pratique les automates de Vaucresson et les métiers à tisser Jacquard [4].
Les chaines de Markov peuvent être considérées comme relevant des automates. XIXème oblige !
La vieille économie du vieux monde n’a pas effrayé, ni rebuté les révolutionnaires créateurs de Google ! Avoir une culture scientifique et technique est une qualité pour ceux qui veulent saisir la marche du monde et se proposent de le changer en pratique.
Larry Page et Sergey Brin avaient certainement aussi une grande compréhension de la version initiale de la fable de Meade (1952) : L’apiculteur et son miel, l’arboriculteur, son verger et ses fruits, et les libres abeilles butinant, surfant sur les ruches et le verger. Ils en ont compris le sens véritable. Nul ne peut payer ni exiger paiement des libres abeilles butineuses ou surfeuses… L’apiculteur et l’arboriculteur n’en trouvent pas moins leur compte [5]. Il faudrait enfin prendre en compte la complexité systémique, à partir des travaux de Wiener et de sa cybernétique…
Les machines modernes sont très différentes de la machine-outil.
– Avec l’outil, l’homme confronte ses forces à celles de la nature.
– Avec sa machine-outil, il utilise les forces naturelles pour économiser les siennes.
– Dans sa nouvelle machine, il instrumentalise ses propres lois :
- ses règles mathématiques ou ses jeux, et par extension, tous les codes et conventions qu’il juge utile de construire, de penser : Les gammes et notes de musiques, le code morse ou Ascii [6] ;
- ou toutes les régularités que son observation détecte dans ses comportements sociaux ou de la nature : dans les profils personnels, les pratiques humaines, l’ADN, parmi les espèces animales et végétales d’hier et d’aujourd’hui, les éléments chimiques [7].
A partir de ces matériaux conceptuels, l’homme historique se projette. Il se contraint à penser, dans sa tête, son acte de travail (ou une activité quelconque) avant d’en engager la réalisation selon le schéma opératoire, le cheminement d’actions, d’étapes qu’il décide de retenir.
- Désormais une science-industrie, l’informatique, l’accompagne dans cet exercice de pensée ;
- Jusqu’à vérifier par des simulations numériques la validité du processus envisagé ;
- Puis dans la conduite mécanique du processus effectif lui-même.
- Nous sommes devant « une révolution par l’intelligence » [8].
Par la médiation informatique, l’intelligence de l’homme, sa science, ses connaissances, ses savoir-faire, forment désormais un processus social de travail ininterrompu largement mécanisable :
- « un tout » ;
- Une force productive directe du laboratoire scientifique à l’atelier jusqu’à l’offre de service.
Les lieux de travail, hier disjoints, notamment parce que privés, assurent désormais un flux continu [9] de la connaissance et des pouvoirs des hommes d’agir sur le monde [10].
- Qui déploie cette intelligence ? [11] et Pour qui et quelle finalité ? [12].
- Une nouvelle manière de poser la question de la propriété émerge.
- La chaine des moyens du travail salarié est une propriété sociale, en puissance et à l’échelle de la société [13].
Comprendre en quoi une IA est un automate à la Markov autant qu’une machine à calculer façon Turing amène à considérer tout autrement le numérique et l’information. Un automate suit mécaniquement une succession d’étapes, d’états. Décliné effectivement dans une mécanique quelconque, il faut y assurer quelques réglages, étalonnages, paramétrages, ici la tension d’un ressort, ailleurs la sensibilité d’un « capteur » ou d’un « actionneur », d’un « objet connecté », là en le nourrissant de données de test. Nul apprentissage. Tant pis pour les images faciles.
Toute information en usage dans les machines modernes est de l’ordre dans du désordre, une stricte affaire de codes, de régularités :
- Inventés par l’homme (Alphabets, code Ascii, microcode-machine [14], code JPEG pour les photos, notes de musiques, balises HTML, langage ou logiciel informatique) ;
- Ou détectés par lui dans la nature (parmi les espèces du vivant au cours de l’évolution, y compris la sienne, dans un brin d’ADN, les éléments chimiques…).
Tout code se prête au calcul comme les nombres ou les figures géométriques. Comme eux, il est : « ni énergie ni matière ». Voilà retrouvé, réhabilité, le célèbre raccourci de Wiener « L’information n’est ni énergie, ni matière ». [15] qui desservit tant sa proposition de Cybernétique dans les années 50 auprès de quelques communistes [16] et de nombreux intellectuels. Jusqu’à aujourd’hui.
Pas besoin d’en dire plus long au prétexte que l’homme est bavard et relationnel [17] :
- Les machines modernes ne devisent pas entre elles, ni avec l’homme. Elles sont imperméables et sourdes aux paroles des hommes entre eux.
- Comme les machines-outils. Nouvelles ou à outils, les machines sont à alimenter en « consommables [18] » pour permette aux hommes de produire des « choses » vouées à faire marchandises [19].
- Pour les machines modernes les consommables sont dénommés « données » pour ne pas oublier leur caractère « code », nombre ;
- Ou « messages » [20] pour ne pas oublier leur acheminement.
- ou encore les interactions [21] prises ainsi en compte.
Quand on dit les machines nouvelles, il faut comprendre que toutes sont conçues sur le même modèle (de Turing) et s’alimentent de consommables réduits à une seule et même forme « nombre » et voués à une seule forme de transformation, de consommation : un traitement calculatoire, un calcul.
- Cela autorise donc à considérer la machine nouvelle machine universelle en soi ;
- Et à y voir à une « Révolution du calcul » : comme les mathématiciens y voient un changement révolutionnaire de paradigme pour leur discipline !
Y-a-t-il quelques prévenances à avoir à l’égard de certaines approches philosophiques ou idéologiques anglo-saxonnes des sciences et technologies, de la culture et du soft-power américains ? Certainement. On peut prendre appui sur les écoles russe - soviétique - et française, et d’autres encore. Elles sont moins sujettes à caution du point de vue des Lumières, avec une maitrise et une rigueur équivalente en théorie et en pratique.
L’homme reste homme de sensations et de découvertes émotionnelles. Une mécanique peut faire sensation pour l’homme, mais elle ne ressent rien, ni d’elle-même, ni de son environnement, ni de l’homme.
Qu’elle parvienne jusqu’à faire apparaitre des capacités auto-organisationnelles ne change rien ! [22]
La scène d’un théâtre et l’écran d’une salle de cinéma ne seront jamais équivalents :
- Il y a des partages d’émotions, de sensations différentes à chaque représentation entre acteurs et spectateurs dans un cas.
- Dans l’autre, à chaque séance, le partage et le commun émotionnel, entre acteurs et spectateurs est supprimé de facto par le système technique du cinéma. Ce système technique a pour lui de « démocratiser » et sauvegarder, mais dans une forme figée, « morte », l’accès aux œuvres, au travail des réalisateurs et d’autres, au jeu des acteurs. L’homme y perd quelques sensations.
De même, les communications électro-magnétiques compensent l’éloignement, « rapprochent », ou au contraire élargissent le monde de chacun, mais sans jamais reproduire la totalité de la richesse d’un échange direct [23].
Les forces productives valent pour ce qu’elles signifient pour le travail et tout autant pour la vie sociale [24] . Nous avons déjà raté quelques rendez-vous. Reprenons nos marques !
Dans les années 1950-60, les mathématiciens, les physiciens et ingénieurs soviétiques avaient de quoi assurer la compétition des forces productives avec l’Ouest [25] :
- En matière de calculs mécanisés, ils avaient Markov depuis le XIXème ;
- et dans ces années de guerre froide des Kolmogorov, des Uspensky et d’autres s’intéressant de très près aux algorithmes, à la théorie de l’information, aux ordinateurs… Ils maitrisaient les travaux de Turing, de Shannon, la science-technologie informatique, l’électronique ;
- L’URSS acquit même une avance technologique [26] : « À cette époque, ces deux pays n’étaient pas seulement engagés dans une folle course aux armements et dans des guerres par procuration, mais ils essayaient aussi de se surpasser l’un l’autre sur le plan scientifique, en particulier dans le domaine de la conquête spatiale. [..] Afin de mieux coordonner les projets scientifiques et de rattraper les recherches de l’Union soviétique, […] un projet a été consacré à la mise en réseau des ordinateurs de diverses institutions de recherche universitaire ». [https://www.ionos.fr/digitalguide/sites-internet/developpement-web/arpanet/].
- Cette avance fut d’ailleurs préservée durablement. Dès 1978, l’URSS produira des architectures superscalaires bien avant Intel vers 1995 [27].
Les partis et dirigeants communistes de l’Est en revanche ne semblent pas avoir suffisamment compris en temps et en heure les atouts et obligations pesant dès lors sur eux :
- La machine-outil montrait déjà ses limites, qu’elle soit déployée à l’Est ou à l’Ouest [28].
- Dans les deux camps, il fallait révolutionner les forces productives en investissant à l’échelle de la société dans les capacités de la nouvelle machine [29] .
Le tournant tragique se joua autour du printemps de Prague (1968). Cf. « La civilisation au carrefour » de Richta renvoie à une commande d’un travail de prospective par les plus hautes instances politiques du pays auprès de l’académie des sciences tchécoslovaques. En URSS, le même travail fut engagé, sous le contrôle sans doute d’un certain Andropov.
Les communistes français ne furent pas non plus suffisamment à l’heure malgré quelques efforts notables [30].
Pourtant eux aussi pouvaient compter sur une école des mathématiques et d’informatique française, des ingénieurs et parmi eux quelques communistes ou compagnons de route qui maitrisaient le sujet. Une prospective marxiste étaient à leur portée [31] et une démocratie agissante s’exprimait dans les entreprises.
Les catégories nouvelles de salariés menaient des luttes pour la reconnaissance de leurs qualifications, de leurs apports potentiels dans les orientations des entreprises, et contre déjà la rentabilité financière.
La fin de la guerre d’Algérie avait permis de lever une chape de plomb sur des attentes et des exigences refoulées durant trop longtemps.
- Parmi les plus jeunes qui attendaient cela, un nombre significatif était de familles ouvrières.
- Ils étaient passés par un enseignement professionnel souhaité fortement relancé dans le cadre des ambitions du CNR d’une école professionnelle de l’enseignement supérieur : une école du Peuple ! « Dès 1944, la Direction de l’enseignement technique souhaitait la création d’un diplôme intermédiaire entre le CAP et le brevet professionnel et les diplômes d’ingénieurs » [http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/]. En 1946 une série « Mathématique et technique » du baccalauréat général avait été mise en place (L’AFPA fut créée la même année)… Jusqu’à la création du BTS en 1962, un diplôme supérieur ne relevant pas des universités, à partir de 33 brevets de techniciens… Les IUT et leurs DUT furent créés en 1966.
Le capital réussira à transformer à sa manière le travail et tout autant les modes de vie. A son avantage politique, idéologique, et pour ses profits. On lui doit l’industrie du tourisme, du libidinal, de la fête et des festivals, des masses-médias. Il récupéra, recycla les progrès de l’efficacité sociale du travail et le temps libre des congés-payés, de la retraite, de la semaine anglaise. Alors la social-démocratie fit des classes moyennes de la sociologie son marché électoral…
Le capital desserra-t-il pour autant sa crise ? En partie ! Aussi sûrement que les acquis du mai ouvrier de 1968, notamment salariaux et l’application effective des 40 heures. Mais même « ensembles », ces deux bols d’air n’infléchirent pas très profondément ni durablement sa crise structurelle.
Ne pas penser les forces productives modernes, c’est donc ne pas pouvoir penser l’issue face aux limites de la machine-outil, et ne pas plus proposer une organisation communiste des progrès émancipateurs envisageables et nécessaires. C’est laisser l’initiative au capital sur le travail et les modes de vie.
De 1970 à la décennie 90-2000, les pendules ne furent pas remises à l’heure. Ni à l’Est ! Ni au PCF. Son 38ème congrès en 2018 n’osa pas non plus.
Pour les forces productives, ce n’est jamais le temps ! Pas assez politique, assez populaire, ouvrier, accessible à la masse des électeurs, des communistes ? Trop chargés de remises en cause ?
Marx doit pester. Comprendre les forces productives, n’est-ce pas comprendre les diversités et lignes de fractures du prolétariat ?
- Pouvoir faire action communiste pour son rassemblement ?
- Se mettre en capacité de proposer les meilleures fondations afin que le pays reste maître de son destin ?
- Changer le travail et la vie en quelque sorte en toute souveraineté citoyenne !
Les machines-outils les plus modernes comme la nouvelle machine peuvent être déployées dans n’importe quel pays qui accepte de se faire « usine du monde » au moins pour un temps.
- Toute relance ou relocalisation d’activité dans les pays développés se fera en conséquence sur la base d’une productivité bien supérieure à celle qui prévalait au moment de son abandon ou délocalisation.
- Il n’y aura guère de miracle de ce côté-là sur le front de l’emploi [32].
- L’appel à l’argent autrement n’y suffira certainement pas.
Pour le PCF, un enjeu stratégique se précise : comment le pays peut-il préserver une maitrise de son destin devant ce défi ? Il faut revenir à une grande question :
- En quoi l’industrie est la 1ère activité de l’homme depuis l’émergence du genre humain, indépendamment du nombre et de la nature de ses emplois ou de sa part dans la production de la richesse sociale ?
- Autrement dit, quelle base industrielle reconstruire et à quel titre ?
- Quelles transformations structurelles du mode de production forger au présent et à envisager pour le futur communisme ?
A force de regarder les forces productives avec distance, nous avons accumulé une dette immense à l’égard de ce que nous devrions être. Il faut nous y replonger, de l’adhérent au responsable national.
Les témoignages des acteurs du « siècle communiste » ouvert par 1917 sont à encourager, pas à instrumentaliser ou à trier. L’histoire est écrite. Tous les parcours personnels y ayant concouru sont utiles à connaitre. Les nouvelles et futures générations gagneront à pouvoir s’y éclairer. Elles ont à se confronter aux nouvelles eaux des forces productives et à prendre la mesure des transformations de leur lit : le salariat et son travail sur une rive, sur l’autre le capital.
En quelques années, « expérimenter » a été fait tendance.
Ça fait science. C’est constructif et n’engagerait à rien de définitif ! A voir [33]. En son temps, Althusser mis en garde sur l’enjeu du glissement sémantique expérience/expérimentation. En tout cas…
- Les travailleurs ne sont pas des objets de laboratoire ;
- Leurs réalités de vie pas une réalité expérimentale.
- Ambroise Croizat n’expérimenta pas la sécurité sociale, il l’institua. Il tira profit de l’expérience historique de précédents dispositifs en toute compréhension marxiste qu’une partie du temps de travail social n’est pas payée et ne relève pas du salaire.
- Ici encore les machines des forces productives sont à comprendre comme décisives : pour la plus-value relative [34] et donc la réduction massive du temps de travail contraint socialement qu’elles promettent.
Les citoyens-travailleurs vivent dans le réel et le chaos de la lutte des classes :
- Le PCF n’a pas vocation à être un bateau ivre, ni à devenir une unité de recherche.
- C’est un outil à aiguiser les ambitions des prolétaires.
Notre époque est celle d’une machine nouvelle. Elle révolutionne les forces productives :
- Cette révolution est conduite pour l’heure par le capital.
- En la qualifiant de nouvelle révolution industrielle, il entend en masquer une immense caractéristique.
- C’est une révolution technique certes, mais la machine introduite et son système technique unissent les lieux de travail en une immense chaine continue et sociale.
- Elle fait du travail salarié un immense flux commun de travail.
« Ceux qui ne sont rien mais sans qui rien n’est possible » ont fait une grande expérience politique durant la première phase de la pandémie du Corona Virus. Ils en font d’autres dans les 1ères entreprises et usines 4.0 [35] :
- Ils se savent les plus nombreux.
- Ils ressentent, mesurent qu’ils sont les plus productifs [36] du monde réel. Du mondial au territorial.
- Deux raisons décisives qui font d’eux la classe devant assumer la direction de la prochaine Grande Révolution qui expropriera le capital à coups de boutoir.
La question du rassemblement passe par cette reconnaissance. Les « 99% contre les 1% », les « Nuits debout », les « Gilets Jaunes » contestent souvent ce rôle dirigeant. Aussi anticapitalistes certains d’entre eux se veulent-ils, ils ont souvent une propriété en jeu, ou une situation singulière à perdre...
Les jours heureux peuvent redevenir le cap à suivre, le chemin à défricher :
- Par la main et le cerveau de concert, armés de concepts, de repères et de la pratique des luttes et des conquêtes sociales, économiques, et politiques ;
- En appui sur un matérialisme et un communisme à la mesure de notre époque.
Prolétaires de tous les pays, le XXIème peut devenir le siècle de votre vocation historique, dans chaque pays et à l’échelle du monde. Unissez-vous.
Formez-vous et investissez dans la compréhension et la maitrise politique des forces productives modernes.