Intervention de Paul Barbazange au CN du 01-12-2017
Pour un bilan stratégique et une vraie base commune
Ce CN au cours de multiples interventions a montré la grande difficulté partout à réunir les communistes, faire discuter et mener l’action. Le congrès doit réellement être extraordinaire : que peut faire chaque communiste d’ici le 2 et 3 juin ? L’importance du contenu de la base commune, la question du bilan stratégique adoptée le 18.
Un mot sur le déroulement de ce CN : nous sommes quelques-uns à le vivre comme la mise bout à bout, d’informations, d’opinions, toutes dignes d’intérêt, mais sans véritable échange organisé permettant, par les relances, la mise en valeur des contradictions repérées. On ne peut aller à un congrès restant sur une telle pratique.
Après le 18 et les importantes modifications - chacun se référera au texte - apportées entre le projet et le texte final adopté (bilan, luttes des classes...) un congrès extraordinaire reste possible. Pour les 2 et 3 juin, ambitionnons une base commune permettant à chacun de retrouver ses analyses, ses convictions, ses questions. Cela n’a pas été le cas lors des précédents congrès et au travers des procédures statutaires, le texte final n’a été adopté que par une majorité de plus en plus étroite (52%) et ce avant nos derniers revers. Nous avons besoin d’autre chose, d’un texte apte à rassembler une grande majorité de communistes. La situation, le besoin d’analyse communiste maintenant à nouveau exprimée dans le parti et au delà le permet.
Travaillons ensemble, dans les luttes et le combat communiste, le "bilan de la période écoulée", un bilan stratégique affrontant les questions posées à notre parti par sa stratégie passée. La question n’est pas de savoir où, à quels moments et moins encore quelles responsabilités personnelles, mais de tourner ce bilan vers l’avenir. Il nous faut saisir comment les questions que nous posent aujourd’hui l’idéologie dominante, l’état des luttes politiques et sociales, notre situation d’organisation, nos résultats électoraux, nous interrogent sur nos choix stratégiques passés et leurs résultats. Nous contraignent et nous permettent une rigoureuse mise à jour. Il faut donc aller loin dans ce bilan. Sa simple mention est une faiblesse de la feuille de route, et ce bilan n’est pas retenu dans le relevé de décision que vous nous proposez d’adopter aujourd’hui, il doit l’être !
De façon évidente un tel objectif de rassemblement assigné à la base commune ne pourra se faire en prétendant trancher dès ce congrès toutes les contradictions devenues au fil de la vie plus explicites ; ayons le courage de pointer clairement ce qu’il faut, ce qu’il faudra résoudre pour retrouver notre place avec les plus exploités et la classe ouvrière. Commençons à modifier, retrouvons la continuité de ce qu’est le parti communiste depuis 1921, travaillons ensemble. Retrouvons simplicité, lisibilité et crédibilité dans les conditions actuelles de la lutte des classes.
Je souhaite conclure sur le "besoin de communisme". Depuis des décennies nous focalisons notre attention sur le rassemblement, les rassemblements, dans le meilleur des cas la convergence des luttes et des actions pour aller au changement, au point que l’apport propre des communistes sur chaque point s’est peu à peu effacé. Ce mouvement peut s’inverser, le contenu de la feuille de route le montre. Pour la justice sociale, la paix, l’avenir écologique, nous avons beaucoup à dire et à faire parce que communistes. Nous pouvons gagner dans ce mouvement.
Paul Barbazange