Intervention de Paul Barbazange au CN du 14 09 2017
Questions de congrès
Le congrès et les luttes
Ce CN a été marqué par des échanges importants sur ce que peut être le débat de préparation du congrès en liaison avec les luttes. J’ai été appelé à intervenir en premier, immédiatement après le rapport présenté par O. Dartigolles ; d’où un certain contenu à mon intervention ne pouvant pleinement prendre en compte diverses interventions dans le débat : F. Boccara (voir sa proposition), Marine Roussillon sur les questions de l’école et de nombreux apports de camarades.
Début septembre, le conseil départemental de l’Hérault a été unanime pour souligner que Macron, au delà de la violence de ses projets et de ses décisions, mène une bataille idéologique d’ampleur inégalée. Depuis, dans un discours officiel en tant que président de la République, il a injurié ses opposants en nous traitant de "fainéants". Il ne s’agit pas d’une erreur de langage, c’est une pièce d’un projet idéologique global. Notre réponse est-elle à la hauteur de l’ampleur de la bataille idéologique menée ? Mon âge fait que cela me rappelle l’attitude de Margaret Thatcher visant à démontrer « qu’il n’y a pas d’autres solutions possibles » selon ses dire ; des mineurs en grève ont alors été assassinés par la police. Face à ce projet global, comment mener en communiste la lutte idéologique indispensable pour envisager des victoires dans tous les autres aspects, revendicatifs, politiques, électoraux ?
Pouvons nous nous dispenser dans les luttes précédent le 38ème congrès de répondre clairement aux questions que nous pose la vie ? Sommes-nous un parti communiste révolutionnaire (le parti !) avec ce que cela signifie de propositions de ruptures ? La question est posée comme au début du siècle précédent. Nous y répondrons ou nous choisirons par défaut de disparaître par assimilation avec toutes les forces sociales libérales.
Plus près de nous, dans l’histoire de chacun, même des plus jeunes, il y a le bilan depuis le congrès de Martigues, jamais fait, analyse, bilan contradictoire. L’échec politique, électoral, organisationnel est à travailler ensemble. Qu’a donné cette orientation, correspond-elle à l’évolution de la situation nationale, européenne, internationale ? A l’expérience, nous donne-t-elle les leviers pour agir et construire l’organisation révolutionnaire ?
Ces deux questions me semblent devoir être au centre du questionnaire soumis aux adhérents, les réponses aux autres questions essentielles (luttes, tactiques...) en dépendront.
Pour le moment nous ne sommes pas force déterminante, c’est une position à reconquérir, les militants le sentent et souvent le disent. La bourgeoisie et ses médias ont choisi leur adversaire préféré : Mélenchon et sa conception de la politique si éloignée de la notre.
Comment allons nous continuer à peser, redevenir la force hégémonique du côté des exploités et des progressistes ? Question à travailler à ce congrès. J’ai confiance ; le mouvement revendicatif dans sa réalité, dans ses développements à venir avec notre participation, notre apport, permettra d’y arriver.
Pour l’instant ne restons à l’écart d’aucune action pouvant favoriser l’unité et l’action revendicative. Éclairons des ruptures nécessaires avec ce système en fin de course.
Paul Barbazange