Refaire de la France une grande puissance industrielle : une urgence !
Le journal du PCF en direction des entreprises dans le 62
Edito
La crise sanitaire agit comme un révélateur de la désindustrialisation de notre pays, et de ses conséquences parfois dramatiques.
Masques chirurgicaux
– Mars 2020 : la France ne produit plus de masques chirurgicaux depuis belle lurette. Et des années de politique d’austérité font que les stocks sont à plat. Qu’à cela ne tienne : le pouvoir affirmera pendant des semaines, que porter le masque ne sert à rien face au COVID-19... Jusqu’à la reprise des importations, essentiellement de Chine, et la création rapide avec des fonds publics d’une dizaine d’entreprises de fabrication. A la fin de l’année 2020, nous avions ainsi importé 4 milliards de masques, et produit un milliard.
Test Anticovid
– Juin 2020 : la France déconfine. Pour le faire en toute sécurité, il faudrait tester massivement la population. Hélas, le pays manque d’écouvillons, de réactifs, qu’il faut importer des USA et de Chine, et de machines pour faire les analyses en masse. Le gouvernement là encore usera d’arguties : il ne sert à rien de tester systématiquement ! C’est que nous ne sommes pas les seuls dans le monde à vouloir importer ces matériels : en cas de crise, l’argent ne fait pas tout ! Là encore, nous allons prendre des semaines de retard.
Pas de vaccin français
– Janvier 2021 : le retour de la pandémie, les mutations rapides du virus, imposent le recours le plus massif possible à la vaccination. Encore une fois, notre pays est à la traine. Nous sommes dépendants des pays dont la recherche et l’industrie ont été capables de créer un vaccin. La France est le seul des cinq membres permanent de l’ONU à ne pas avoir mis au point un vaccin anti Covid-19 : les USA, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni ont leur vaccin, et servent d’abord leur population. Quel crève-cœur au pays de Louis Pasteur !
Tirons les enseignements
Il faut tirer les enseignements de la crise sanitaire. La France doit retrouver la maitrise de son industrie. On ne peut laisser la loi du marché tout régenter. Cela passe par le recours à la planification du développement des secteurs stratégiques ; le recours à la nationalisation, ou à l’entrée au capital, pour garantir les investissements publics nécessaires ; la protection du marché national face à la concurrence étrangère. Il faut en finir avec les dogmes libéraux, souvent imposés par l’Union Européenne. Et saisir les opportunités qu’offre la situation actuelle : pourquoi l’Etat ne convertirait-il pas la dette de certaines grandes entreprises stratégiques, qui bénéficient de prêts garantis par l’Etat, en entrée au Capital ?
Hervé Poly, secrétaire Fédéral du PCF 62
Janvier-Février 2021