Section Ouest biterrois
Renverser la table
Le choix des délégués de la conférence nationale du PCF, d’une candidature communiste pour l’élection présidentielle de 2017 a largement été commenté dans la presse comme à la télévision.
Paradoxalement, c’est un non évènement pour la direction communiste. Sur son site la décision ne figure nulle part. Seule la résolution votée à 94% est mise en évidence. Un texte qui traduit les positions soutenues par Pierre Laurent et occulte le vote majoritaire pour une candidature communiste.
Pourtant ce qui s’est passé à la cité des sciences ce samedi 5 novembre est inédit. Jamais (à ma connaissance) les communistes n’avaient voté majoritairement contre leur secrétaire national.
Ce vote vient d’abord sanctionner les flottements de leur direction à la recherche d’une impossible unité à gauche mais il y a bien plus.
Un ras le bol des communistes qui ne supportent plus d’être ravalés au rôle de second couteau. Ils sont souvent les seuls à tracter dans les quartiers, sur les marchés, devant les entreprises et quand vient l’heure des choix, on leur dit qu’il faut laisser la place. Les communistes ne veulent plus servir de marchepied à des personnalités qui renient leurs engagements une fois au pouvoir.
Et puis surtout la conviction que c’est bien de réponses communistes dont notre monde a besoin. La mondialisation capitaliste ne laisse plus de place à un aménagement social du système. L’affrontement de classe est à son paroxysme : entre le Capital et le travail, il faut choisir son camp.
La gauche n’est plus apte à répondre à ce défi. Elle a toujours été le terrain de la collaboration de classe. En voulant partager avec le capital, elle n’a fait que justifier et sanctuariser son existence. L’histoire de la gauche, c’est trop souvent celle des renoncements et des reniements et de l’affaiblissement du parti communiste.
Le rassemblement qu’elle induit n’est pas à la hauteur du changement urgent de société, ni dans sa forme, ni dans son contenu, ni dans son nombre. Contre le Capital, ce sont les Travailleurs qu’il faut rassembler sur leurs intérêts de classe pour en finir avec lui.
C’est sur ce terrain là que le parti communiste trouve son utilité et sa justification.
Ce samedi 5 novembre les communistes ont commencé à renverser la table, tant pis si il y a le secrétaire national derrière. Ils ont décidé d’exister à nouveau pour ce qu’ils sont et pour ce qu’ils portent : le communisme. C’est une bonne nouvelle pour notre peuple.
Christian Harquel