Aux municipales, donnons-nous les moyens d’un contre-pouvoir à la politique du gouvernement socialiste
Depuis bientôt 10 ans que je milite au Parti communiste, j’ai le sentiment d’être ballotée d’élection en élection, de vote utile en vote utile, de rassemblement en rassemblement et pour un résultat qui est loin d’être satisfaisant.
Comme tous mes camarades, bien sûr, je veux des élus qui travaillent à l’intérêt général, qui portent haut et fort le communisme du 21ème siècle. Mais je ne vois rien venir comme dirait sœur Anne. Je ne vois que le sang qui rougeoie le champ international, je ne vois que la misère qui s’étend dans les chaumières.
Les municipales qui se profilent ne m’inspirent guère lorsque j’entends qu’on veut, notamment sur Paris, infléchir le vote des communistes pour qu’il soit dès le premier tour pour une liste commune avec le parti socialiste. Cette allégeance me parait dangereuse notamment parce que les socialistes sont au pouvoir, sont le gouvernement et depuis l’investiture de François Hollande mènent une politique de droite nuancée d’un peu de rose par ci par là. Pour la crédibilité de nos élus, pour la crédibilité d’un programme que nous voulons social et je l’espère un jour communiste à 100 pour 100, pour préserver cette crédibilité pouvons nous nous associer au niveau local et dès le premier tour à des actions qui mettront nos élus en contradiction avec notre volonté de changement réel de la société ?
Je n’étais pas particulièrement fan du rassemblement avec le PG dans le cadre du Front de gauche et je n’exposerai pas toutes ces raisons ici, nous les connaissons. Mais je trouve incohérent que nous ayons travaillé sur le terrain à un rassemblement de fronts de lutte et qu’au premier tour des municipales, 1er tour qui devrait impliquer et permettre de faire fructifier nos partenariats avec le secteur associatif, les syndicats, les mouvements en lutte ; comment expliquer que nous nous retrouvions avec le parti au gouvernement sans avoir au préalable créé un rapport de force ?
Je propose donc qu’aux municipales nous ne soyons pas défaitistes ou suivistes et que dès le premier tour nous nous donnions les moyens d’un contre pouvoir à la politique du gouvernement socialiste. Soyons cohérents avec nos choix stratégiques. On ne change pas de stratégie en levant le petit doigt pour voir d’où vient le vent.
Pasquale Noizet, PCF Paris XXème
Réunion nationale des animateurs de section