Revue Unir les communistes nr 7-8
Sans combat, on n’obtient jamais rien
Compte-rendu des rencontres communistes de Vénissieux du 30 avril 2016
Intervention de Laurent Frutuoso, de l’entreprise Carbone Savoie.
Bonjour à tous et à toutes, je suis le DS CGT des sites Carbone Savoie, dont le site juste derrière et sa belle cheminée qui ne moutonne plus. C’est un témoignage sur la lutte qu’on a menés pendant plusieurs mois sur la vente du site. On vient d’être vendu à un fonds d’investissement, donc la vie n’est pas finie, mais on faisait partie d’une grande multinationale spécialisée dans les mines, qui a décidé de se séparer de nous, et après un PSE où ils ont fermé un site dans les Hautes-Pyrénées, ils ont décidé dans ce qu’ils appellent une revue stratégique, ou de nous fermer ou de nous vendre.
Le combat a été sur la pérennité, et ce qu’on a demandé, nos priorités, c’était d’avoir un avenir pour nos deux sites, celui de Notre Dame de Briançon en Savoie et celui de Vénissieux. L’enjeu était de préserver l’outil industriel et l’emploi. Ensuite, on a réussi à avoir une prime, mais c’était la cerise sur le gâteau.
A la base, on est parti de rien, une direction qui ne voulait rien entendre, et tout ce qu’on a obtenu, c’est avec une lutte de deux fois 15 jours, où, vous avez pu le voir, on a essayé de faire connaître notre combat. Certains ont vu les grands blocs devant l’usine, et ça a été un instant très particulier pour nous de grande solidarité de tous les salariés de l’usine, des gens de Vénissieux qui sont venus et ont compris notre combat, ça a été aussi la solidarité avec ceux de Savoie, avec notre camarade qui est dans la salle et qui ont fait de grandes actions en Savoie.
On était dans un grand groupe industriel, et maintenant, on est repris par un fonds qu’ils appellent de « retournement ». C’est pas terminé, on a mené quelque chose de très fort et nos camarades de RexRoth qui sont en train de mener le combat le savent, mais ce n’est pas terminé, avec la désindustrialisation, des PSE permanents, et donc des gens qui ne savent plus où ils en sont. Le combat qu’on a mené, il est arrivé à des conditions importantes, avec plusieurs millions d’investissements sur deux ans. La suite, je ne la connais pas, on se retrouvera peut-être pour en reparler, mais ce que je veux dire, c’est que sans combat, on n’obtient jamais rien, c’est peut-être pour ça que je suis à la CGT, mais en face de nous, il y a des gens qui sont des voyous, des gens qui s’en foutent et c’est dans le combat qu’on obtient toujours, même si ce n’est pas toujours ce qu’on aimerait. On a des copains des Hautes Pyrénées qui sont restés sur le carreau.
Enfin, je voudrais remercier fortement Michèle Picard qui nous a beaucoup aidés dans cette bataille.