Témoignage sur la situation du Nicaragua
A la demande de plusieurs Amies(s), cette lettre sera une tentative d’explication sur la situation du Nicaragua, après la tentative de coup d’état, commencée le 18 avril 2018.
De retour en France le 14 avril 2018, c’est avec la plus grande surprise que le 19 avril nous avons appris ce qui se passait dans « tout » le Nicaragua, la veille de notre retour en France, nous avons discuté quelques heures avec notre Amie Irma DAVILA LAZO, ancien Maire de Sebaco et Députée, Présidente de la commission des Femmes à l’Assemblée Nationale Nicaraguayenne, tout les sujets ont été abordés, que ce soit la parité homme femme, l’interruption de grossesse, le canal inter océanique, le développement économique… Rien dans la conversation ne pouvait indiquer des tensions, tout baignait.
Le 18 avril, des manifestations très violentes éclataient dans pratiquement dans toute les Villes, ce qui montre une organisation très efficace de l’opposition, le prétexte à ces manifestations une nouvelle loi sur la sécurité sociale, loi retirée le lendemain par le gouvernement.
Mais ce qui était présenté comme, une « réponse du peuple » était une trop belle occasion pour l’opposition au Gouvernement et au Président Daniel Ortega.
Depuis plusieurs années l’opposition tentait de mobiliser, sans succès, tous les prétextes étaient bon, le canal inter océanique, sans succès, l’incendie de la réserve Indio y Maiz, et oui Ortega était incapable d’éteindre cet incendie, lorsque l’on voie les incendies en Californie, immédiatement éteins par Trump, on voit tout de suite la différence, d’un coté un bon Président éteignant les incendie sans faire de victime (je n’ai pas les chiffres officiels, mais l’on parlait de plus de 500 morts et disparus) de l’autre un dictateur incapable d’éteindre le feu, c’est le « camarade Bon Dieu » qui a réglé le problème en déclenchant des orages diluviens sur Indio et Maiz…
Au fil des jours, la violence c’est déchainée, des barrages ont été érigés dans tout les lieux stratégiques, coupant les voies, rompant le ravitaillement des populations, empêchant toute l’économie du Pays de fonctionner.
Comment se sont déroulés ces évènements à Sebaco ?
Dès les premiers jours des émeutes, des groupes extérieurs à Sebaco ont fait leurs apparitions, des groupes disparates, le pont de Sebaco permettant à la Pan Américaine de traverser le Rio Grande, a été coupé par des barricades et occupé. Toute circulation dans les deux sens a été interrompue, des milliers de camions se sont retrouvés piégés, certains ont été pillés par les délinquants qui soit disant luttaient pour la liberté et la démocratie… Derrière ces barricades, la drogue, l’alcool, circulaient librement, durant pratiquement 2 mois cette situation perdura, toute l’économie de la région et du Pays se trouvait bloquée, des actes de pillage de destruction d’équipements publics ont été mis à sac par ces pseudos défenseurs des libertés. A Chagüitillo, le bruit a couru que le CDI (centre de développement infantile) et le Musée d’Art Précolombien, allaient être incendiés, durant plusieurs jours la population a protégé ces équipements, nuits et jours…
La Mairie, tous les équipements (écoles, collèges, centres de santé, bibliothèques… ont été mis sous protection par la Population, durant 2 longs mois, le Maire, les élus(es), le personnel, la Population ont empêcher les « golpistes » de détruire la Ville, durant toute cette longue période, les militants(es) étaient hébergés par la population, changeant régulièrement de lieu…
Du 18 avril à fin juin, toutes et tous les militants Sandinistes ont fait un travail de fourmis, allant de famille en famille, expliquant, argumentant, sans relâche, la PAIX, pour les Nicaraguayens est sacrée, ils ont souffert dans les années 1980 de l’intervention Nord américaine pour renverser cette Révolution qui voulait faire sortir le Nicaragua des griffes des yankees, quel culot !!!
Dès fin juin des milliers de manifestants ont envahis les rues de chaque ville du Pays, action pour la Paix et la Réconciliation, mais aussi soutien au Président Daniel ORTEGA.
Le 19 juillet, pour le 39ème anniversaire de la Revolucion Popular Sandinista, dans chaque ville des manifestations populaires et festives se sont déroulées, une mobilisation digne du 19 juillet 1979.
Volontairement, je n’ai pas mis de photo des crimes perpétrés par ces champions de la démocratie, notamment celles ou l’on voit des émeutiers brulé vif un policier, ou d’autres ou l’ont assiste à des scènes de torture, de militants Sandinistes ou de policiers.
Au début de cette tentative de coup d’état, la police avait reçu comme ordre de ne pas intervenir et surtout de ne pas se servir de ses armes, résultats, des commissariats ont été attaqués, les armes et véhicules, volés et de nombreux policiers assassinés,
Voici la Démocratie made in USA que tous ces « golpistes » voulaient donner au Peuple Nicaraguayen !!
Lundi 04 février 2019 :
Aujourd’hui, c’est la rentrée des classes, une nouvelle année scolaire commence, c’est un jour très important, tant pour les parents, que pour les enfants.
C’est en même temps un jour de fête et un jour très solennel, faut il le rappeler lors du retour des Sandinistes au pouvoir le 06 novembre 2006, le Pays comptait plus de 19 % des adultes de plus de 15 ans analphabètes, en 2 ans ce taux a été ramené à 3, 56 %, voici comment :
Le Nicaragua est déclaré Libéré de l’analphabétisme par l’UNESCO, le lundi 31 août 2009
Ce processus a concerné plus d’un demi-million de personnes âgées de plus de 15 ans et il a été certifié par l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO), avec appui de six autres organismes internationaux.
De plus, le ministre a déclaré que le but du Gouvernement nicaraguayen n’est pas seulement ’arriver à 3% d’analphabétisme, ce qui serait un record en l’Amérique Latine, mais en finir’ avec ce problème.
Durant l’événement, le ministre de l’éducation, Miguel de Castilla, a remis un certificat au président qui concrétise la réussite du pays, qui est arrivé à un index de moins de 5 % de population analphabète.
Le Gouvernement du Nicaragua, sous la conduite de Daniel Ortega, a réalisé ce samedi un acte dans lequel il officialise la déclaration du pays comme libre de l’analphabétisme.
Le Gouvernement sandiniste de Daniel Ortega a appliqué la méthode cubaine d’alphabétisation ’Yo, si puedo’ (’Je le peux’, approuvé par l’ONU). En 2 ans l’index de l’analphabétisme a descendu de 19 à 3.56 %.
Le Nicaragua va chercher à encourager les adultes nouvellement alphabétisés pour qu’ils terminent leur instruction primaire de manière accélérée ou dans des programmes réguliers. Pour cela ils disposent de la Campagne Nationale de l’Alphabétisation qui a pour but d’atteindre le niveau du sixième degré en 2015.
Le plan fait partie de la ’Campagne d’alphabétisation de Martí à Fidel’ et il a disposé de l’appui des pays de l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (AUBE), en particulier du Venezuela et de Cuba.
Ortega a déclaré pendant la cérémonie que ’si les gens savent lire et écrire ils apprennent à défendre leurs droits’. Il a fait remarquer que c’est un ’fait historique’ parce que le pays n’a jamais eu un index inférieur à 5 % d’analphabètes au sein de sa population.
Selon Castille, quand le Front Sandiniste a assumé le gouvernement du Nicaragua au début de 2007 il y avait 600 000 adultes qui ne savaient ni lire ni écrire, sur lesquels ’il reste moins de 100 000 personnes analphabètes de plus de 15 ans’.




Aujourd’hui, en 2019, cette nouvelle rentrée scolaire a été un succès, tant par la participation, que par l’amélioration du matériel didactique.
Pour de nombreuses familles, qui, elles ont vécu cette période, ou plus 50 % de la population étaient touchées par ce fléau, l’école est un outil libérateur, on entend souvent cette phrase : « Un Peuple sans culture, est un Peuple sans avenir ».
Donc ce jour de rentrée, est l’occasion de fête, piñata pour les pre scolaires, fêtes culturelles pour le primaire et le secondaire.


Ici le CDI de Chaguitillo, ou plus 100 élèves ont débuté, pour certains, Leur première année d’école.


Avec une augmentation de 7,29 %, des crédits mis à la disposition de l’Education, le Gouvernement Sandiniste, malgré les difficultés économiques dues à la tentative de « coup d’Etat », téléguidée par les USA, qui a durant plus de 2 mois, pratiquement paralysée, l’ensemble du Pays, continu de faire de l’Education, une de ses priorités.

Les parents, les maires, les élus(es), les clubs sportifs, les organismes culturels, de santé, sont largement associés à cette importante journée, pour l’avenir des enfants.





Des outils modernes mis à la disposition des élèves du secondaire.





Une « belle rentrée » pour Luis Martinez Medal et le conseil municipal de Sebaco.

28 février 2019
Voici trois semaines que nous sommes au Nicaragua (comme le temps passe vite), durant ces trois semaines « Vaulx – Sebaco / Solidarité – Développement » a pu financer 2 chantiers, le premier : l’installation d’un plafond dans le bureau et l’accueil du Musée, ce qui n’est pas un luxe, en effet, les oiseaux pouvaient rentrer dans le bâtiment, je ne parle même pas de la poussière, l’ordinateur, tout le matériel n’appréciaient pas du tout, le deuxième est exactement un copié collé du Musée, lors de la réalisation de l’atelier – école de couture de « Los Pipitos », nos finances ne nous ont pas permis de faire un plafond et là, ce sont les machines à coudre et tout le matériel de couture qui n’aimaient pas du tout la présence des oiseaux et de la poussière.
Nous avons également eu une réunion avec Luis Martinez Medal, Maire de Sebaco, pour lui remettre notre contribution (50%) pour l’aide économique aux 3 personnes travaillant au Musée.
Cette année est le 14ème anniversaire de l’inauguration du Musée d’art Précolombien de Chagüitillo, donc après concertation avec Annick, nous avons décidé à l’unanimité de consacrer cette lettre sur le Musée !!!
Durant notre première semaine à Chagüitillo, nous avions prévu de peindre les murs extérieurs du Musée, le mardi matin, armés de nos pinceaux, des pots de peinture et de notre courage, nous voici à pied d’œuvre, il est 8 heures, devant le musée 6 ou 7 gamins (garçons et filles de 6-8 ans) jouent au foot dans la rue (c’était, encore, les vacances solaires pour eux), ils nous demandent qui on est, qu’est ce que l’on va faire, pourquoi, est ce que l’on peut vous aider ?, je vais en vitesse récupérer mon stock de pinceaux et aidé des gamins nous nous mettons à la besogne… au bout d’un moment, la responsable du Musée Patricia, Andréa, la Dame de ménage et « El Vigilente » arrivent à la rescousse…


Une super équipe, jeune, dynamique, de vraies(s) stakhanovistes…



Au cours de discutions, nos « super peintres » nous ont expliqué que depuis 3 mois, Patricia avait ouvert un cours de danse folklorique pour les enfants et qu’ils étaient des danseurs. Avec Annick, nous avions prévu de travailler une petite semaine, le chantier (50 m2) dura 2 matinées, aussi comme tout travail mérite salaire, nous avons organisé un après midi crêpesssssssssssssss…., chez nous.
Après ces agapes, bien méritées, nous avons décidé avec Patricia, de repeindre l’intérieur du bureau et le hall d’entrée, la encore, Patricia, Andréa et moi- même avons repris les pinceaux et finalisé le travail, ce que nous ne savions pas encore, c’est qu’une fête allait être organisée le 19 février pour les 14 ans du Musée.