Conférence nationale du parti communiste
porter le débat d’idées qui fait tant défaut dans notre société
Intervention de Michèle Picard, maire PCF de Vénissieux
Dans un contexte sanitaire sans précédent, nous traversons une crise économique et sociale très importante, et nous savons d’ores et déjà qu’elle va se poursuivre dans les mois et les années à venir. Les inégalités n’ont cessé de se creuser. Le gouvernement poursuit ses politiques destructrices. Les services publics et les communes sont particulièrement visés parce qu’ils constituent des résistances au capitalisme.
Les luttes se développent, les mobilisations sont bien présentes. La question qui se pose au PCF c’est comment fédérer les mobilisations ?
Comment rassembler les gens qui souffrent, les sans-emploi, ceux qui sont confrontés à la crise du logement, aux problèmes du quotidien, en matière de sécurité, d’éducation, de santé … ? Le plus grand enjeu pour le PCF c’est de reconstruire l’unité populaire dans les luttes.
Le PCF a un rôle primordial à jouer pour répondre aux véritables enjeux. Nous avons besoin de rendre visible nos idées que ce soit en matière d’éducation, de santé, de sécurité, d’emploi… pour construire un véritable projet de société qui colle et réponde aux difficultés des habitants.
Nous sommes au cœur des luttes pour arracher des victoires sur le capitalisme, mais nous avons besoin de renforcer la mobilisation partout en France.
Nous devons aussi être plus visible nationalement pour faire grandir nos idées, créer des mobilisations et ouvrir des perspectives d’avenir.
Aux présidentielles de 2012 et 2017, le PCF a choisi de s’effacer derrière un autre candidat de gauche. Avec le recul, nous pouvons nous rendre compte combien cette stratégie nous conduit dans une impasse, car l’absence de couverture médiatique nous rend moins visible et le débat idéologique que nous voulons impulser se réduit. Ce qui revient à nous effacer de la scène politique nationale. C’est d’autant plus problématique que les élections législatives interviennent dans la foulée des Présidentielles, et nous pouvons mesurer les conséquences sur le terrain.
C’est ce que nous avons pu constater en 2017 dans notre circonscription où nous avions la possibilité de regagner le siège du député PS qui a rallié Larem. La direction nationale de la France Insoumise a décidé de présenter un candidat contre notre candidature. 5 semaines avant l’élection, on ne parlait que de la France Insoumise. Pour l’élection législative, Les gens recherchaient donc le logo de la FI. Le fait que les communistes n’aient pas eu leur candidat aux Présidentielles a compliqué la campagne législative. Au final, au 2ème tour il y a eu un face à face entre le Rassemblement national et le député sortant.
C’est aussi plus difficile au sein des majorités municipales de gauche diverses. C’est plus compliqué à gérer quand les autres forces de gauche ont un candidat et pas nous.
Il est essentiel d’avoir à l’élection présidentielle un candidat qui porte nos idées, notre programme, et mette en dynamique notre parti et nos militants. Une dynamique qui irriguera également toutes les élections, notamment les législatives. Dans cette campagne, nous pouvons fédérer les mobilisations et reconstruire une unité populaire.
L’histoire du PCF est singulière, parti de la résistance, de l’émancipation et de l’innovation pour porter la voix des classes populaires et arracher des conquêtes sociales. Aujourd’hui, nous sommes à un moment historique et décisif, pour porter le débat d’idées qui fait tant défaut dans notre société, mobiliser et rassembler largement autour de nous.
C’est pour toutes ces raisons que je soutiens la candidature de Fabien Roussel, à l’élection présidentielle de 2022, et des candidatures communistes aux élections législatives.